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Orangers et caféiers

Lundi 18 Juin, Coroico

Après une nuit heureusement plus calme, nous passons encore une matinée tranquille dans notre joli bungalow. Nous apprécions vraiment de retrouver un endroit à nous sans avoir à déménager pendant quelques jours et ne nous lassons pas de la vue incroyable sur les montagnes toutes proches. Avant de nous attaquer au programme de l’après midi, une promenade à pieds dans les environs, nous décidons de prendre des forces en profitant de la délicieuse cuisine du restaurant français testé avant hier. Mauvaise surprise, alors que nous nous sommes déjà installés en terrasse, une des deux serveuses boliviennes vient nous voir l’air gêné et nous explique que ses patrons sont partis pour une course en ville. Nous ne comprenons pas bien en quoi ça nous concerne mais elle finit par nous avouer qu’en leur absence le reste de l’équipe ne sait pas préparer les plats de la carte, seuls quelques en-cas simples ou recettes basiques, du genre steack frites, peuvent nous être servis. Déçus, nous préférons partir, nous étonnant un peu de la désinvolture avec laquelle les propriétaires occidentaux semblent traiter leurs affaires dans ce pays. D’abord notre hôtel dont la propriétaire allemande se moque éperdument de ce qui se passe dans son établissement, laissant ce soin à sa responsable bolivienne qui n’est pas beaucoup plus aimable, puis ce restaurant dont les propriétaires désertent subitement sans prévenir et sans se soucier de la clientèle potentielle... Ce n’est pas grave, nous irons finalement essayer un des petits bouis-bouis du village, pour une fois typiquement bolivien, où de nombreux habitants se pressent autour des petites tables pour se rassasier du menu du jour. Nous mangeons très copieusement et plutôt bien dans une ambiance animée et pour un prix dérisoire.

Il est temps d’attaquer notre activité de l’après midi, la balade à pied ! Après notre farniente des derniers jours, nous nous sommes enfin motivés pour faire un peu de sport et partir à la découverte des environs qui recèlent plusieurs possibilités de promenade. N’étant pas assez courageux pour affronter les grands dénivelés qui nous attendent dans cette région à flanc de montagne, surtout par la chaleur ambiante, nous avons triché en choisissant un circuit parfait pour les flemmards : la circumvalacion, chemin en boucle empruntant une ancienne voie de chemin de fer. Or comme chacun sait, le train a horreur des dénivelés et cette voie est donc quasiment plate, tant mieux pour nos mollets ! Pour la rejoindre, il nous faut quand même descendre par un petit sentier en pente raide qui serpente à travers orangers et caféiers, les deux grandes plantations de la région. Les caféiers sont bien garnis de petites boules rouges attendant la récolte, tandis que les oranges abondent dans les vergers. Par chance, nous ne nous sommes pas perdus malgré le peu d’indications et le caractère aléatoire du chemin et nous rejoignons une piste plus large qui doit correspondre au tracé de l’ancienne voie ferrée.

La balade est jolie mais n’a rien d’extraordinaire non plus : les vues sont toujours un peu les mêmes et guère plus jolies que celles que nous avons depuis notre terrasse. De plus, la végétation foisonnante nous empêche bien souvent d’admirer le paysage qui s’étend au delà du sentier. Notre promenade manque être écourtée puisque Thibaut se fait piquer par une bestiole mystérieuse qui avait eu la mauvaise idée de s’emmêler les ailes dans mes cheveux d’où il tentait de la déloger. Nous sommes un peu inquiets à l’idée d’une éventuelle réaction ou allergie mais devant l’absence de toute trace sur le doigt piqué finissons par reprendre notre route. Ce n’est pas tout ça, mais il nous faut maintenant remonter la pente descendue si allègrement en début de parcours pour rejoindre le village. Nous parcourons les faubourgs de Coroico, parsemés de belles demeures où viennent sans doute les riches habitant de La Paz en manque de tropiques et d’hôtels prêts à accueillir les touristes. Une fois revenus au village, il nous faut encore grimper jusqu’à l’hôtel, décidément cette région n’est pas de tout repos. Heureusement nous avons encore assez de provisions pour préparer le dîner. Ce soir, il est temps de faire regagner nos sacs à nos affaires qui avaient enfin trouvé des étagères où se reposer un peu. C’est le coeur un peu gros que nous profitons de notre dernière soirée ici avant de reprendre notre route vers la suite de notre parcours bolivien.

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