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Plif plouf

Lundi 9 et Mardi 10 Juillet, Puerto Iguazu

Nous avons réservé hier nos tickets de bus pour ce matin et comme d’habitude nous sommes en retard. Cela ne valait pas le coup de tant courir puisque le bus qui nous attend est plutôt délabré, en venant à Posadas nous nous sommes écartés des grands axes de circulation argentins et notre confort routier s’en ressent. Nous voici partis pour 5 longues heures de trajet sous une pluie battante et surtout au son des derniers hits dégoulinants de guimauve de la pop espagnole, passés à plein volume et sans interruption. Autant dire que nous ne sommes pas fâchés d’arriver enfin à Iguazu où une brève accalmie nous permet de partir à la recherche d’un hôtel sans trop se faire mouiller. Ceux mentionnés dans notre guide sont plutôt chers et/ou complets et rien ne nous inspire vraiment. Heureusement nous tombons sur ce que nous avons maintenant appris à repérer comme un bon plan : une petite guesthouse flambant neuve avec un accueil sympathique et des prix très sages, le tout sans trop de monde puisqu’elle n’apparaît pas encore dans les guides.

Le tour de la ville ne nous a pas occupés très longtemps hier soir : malgré son développement touristique, Puerto Iguazu ressemble plutôt à un petit village. Quelques rues aux angles droits parfaits à l’argentine, une poignée de restaurants qui rivalisent d’asados pour attirer le chaland, des boutiques vendant les cartes postales des chutes et nous voici déjà revenus à notre point de départ. Pas même un cinéma ou une librairie à se mettre sous la dent ! Ce matin, nous n’hésitons donc pas longtemps et partons directement pour ce qui nous a amenés ici : les chutes d’eau d’Iguazu, à la frontière de 3 pays, l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Pour ce matin, nous irons visiter le côté argentin, facilement accessible depuis la ville avec un bus. Le parc où se trouvent les chutes est parfaitement organisé : petit livret nous expliquant les différentes balades possibles et train permettant de relier les points de vue les plus éloignés, nous voici parés pour partir à l’assaut de ces fameuses chutes.

Nous ne les voyons pas encore mais pourtant nous savons qu’elles sont là : un grondement sourd et régulier se fait entendre au loin. Mais soudain un détour du sentier nous mène à un belvédère stratégiquement positionné face au monstre : un impressionnant rideau d’eau ou plutôt plusieurs énormes chutes les unes à côté des autres, déversant des mètres cubes d’eau bouillonnante dans un gouffre d’une centaine de mètres de haut. J’ai beau avoir vu des photos et savoir ce qui m’attendait, je reste quand même bouche bée ! Quant à Thibaut, qui m’a suivi ici en trainant les pieds, plaçant ce genre d’attractions archi-touristiques (comme la Muraille de Chine et le Macchu Pichu) dans la catégorie des superflus dont on peut très bien se passer, il change brusquement d’avis devant le spectacle que nous offre ici la nature. Cette fois, c’est encore mieux en vrai que le souvenir que j’avais de cet impressionnant paysage dans le film Missions (qui m’a décidément marquée). Je ne me lasse pas d’aller d’un belvédère à l’autre sur le bien nommé sentier du haut, qui fait face aux chutes et nous permet de les admirer dans toute leur splendeur.

Nous descendons ensuite de plusieurs centaines de mètres par un réseau de sentiers et d’escaliers pour rejoindre le sentier du bas, situé cette fois au pied des chutes, et gagner en bateau l’île San Martin qui leur fait face. C’est une autre vision qui s’offre à nous, tout aussi impressionnante puisque cette fois nous voyons de près les énormes masses d’eau qui bouillonnent et pouvons même nous faire littéralement doucher par les embruns projetés à des centaines de mètres. Seul petit défaut de cette journée, le temps est toujours gris et surtout glacial, alors que le paysage qui nous entoure est tropical et que partout sont placardées des photos d’Iguazu sous le soleil dans ce que nous imaginons être une chaleur estivale ! Nous tentons de nous réchauffer en déjeunant dans un tenedor libre où le buffet à volonté nous réconforte quelque peu. Il nous reste à voir le clou du spectacle : la Garganta del Diablo ou Gorge du Diable. De loin, tout semble tranquille, l’immense fleuve s’étale nonchalamment et déroule ses eaux boueuses au calme trompeur. Mais en nous approchant sur les passerelles construites à la surface de l’eau, nous commençons à distinguer des courants étranges dans lesquels il ne ferait pas bon être pris. En effet, un peu plus loin, le cours du fleuve s’interrompt brutalement pour plonger dans un trou formant de magnifiques chutes circulaires. Les premiers explorateurs en bateau ont dû avoir de mauvaises surprises ! Au milieu du fleuve, nous surplombons ces chutes vertigineuses dont le grondement emplit l’espace. Décidément, même si nous sommes gelés, cette découverte en valait la peine !

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