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La malédiction des anniversaires
Mardi 17 Juillet, Paraty
C’est encore et toujours sous un ciel gris et pluvieux que nous nous réveillons ce matin, et mon humeur devient peu à peu aussi grise que le ciel. La fin du voyage approche, le retour est dans à peine plus d’un mois, et pour la première fois nous commençons à nous dire qu’il faut se dépêcher de profiter de ces dernières journées avant le retour à la maison. Le séjour au Brésil a été raccourci par notre dernier changement de programme avec la décision à l’unanimité de tous les 2 d’aller profiter de quelques jours de ski en Argentine. Pour l’instant nous n’avons toujours pas trouvé comment nous rendre à Belem, en Amazonie, comme nous aurions aimé le faire et nous commençons à nous dire que cela paraît bien compromis dans le peu de temps qu’il nous reste. Bref, je rêvais de profiter au mieux de chaque journée passée dans ce pays si agréable et entre les contraintes de bus et d’hôtels et la météo ce n’est pas gagné ! Comme en plus c’était notre dernière étape balnéaire après une année où nous avons largement profité du soleil et de la plage, je suis d’autant plus grognon. Il faut croire que les anniversaires ne nous portent pas chance : après l’orage à Bali qui nous avait empêché de mettre le nez dehors pour le mien, c’est celui de Thibaut que nous passerons en partie dans notre chambre à regarder la pluie tomber.
Heureusement, entre 2 averses, nous pouvons quand même profiter de la ville en allant nous perdre dans ses ruelles tortueuses. Le ciel et la mer se confondent sous les nuages d’orages et les éclaircies apportent une lumière qui fait d’autant mieux ressortir le magnifique paysage de montagnes et d’eau qui nous environne. La balade le long de la rivière et de la mer est superbe et l’appareil photo est de sortie, même si cette lumière si particulière aura sans doute disparu une fois dans la boîte. Malgré les nombreux touristes et les boutiques de souvenirs, Paraty a conservé tout son charme : petites maisons basses aux volets et encadrements de fenêtre de couleurs vives, rues aux pavés de pierre ronds appelés ici "pé de moleques" (pieds de gamins), sans doute à cause de leur taille, petites églises parées de guirlandes de couleur pour la fête du village qui se déroule en ce moment... La ville n’est pas grande mais chaque coin de rue révèle un détail surprenant.
Après une longue promenade le long de la plage qui s’étend de l’autre côté de la rivière bordant la ville, c’est encore un autre visage de Paraty que nous découvrons à notre retour. La marée montante a envahi les ruelles, donnant à la ville un étrange air de cité lacustre. Certains trottoirs étant sous l’eau, c’est sur quelques passerelles de bois que nous pouvons raser les murs ou traverser pour rejoindre une rue moins humide. La vision des murs blancs des maisons se reflétant dans l’eau calme vaut elle aussi le coup d’oeil et nous aide à oublier que nous n’avons pas pu profiter des plages paradisiaques alentour. Pourtant chaque passage sur le port est l’occasion de se faire héler par les pêcheurs - promeneurs de touristes désoeuvrés suite au mauvais temps qui essayent de nous convaincre qu’une excursion en mer vaut quand même le coup. Nous préférons continuer nos flâneries urbaines jusqu’à la prochaine averse, en espérant que le soleil soit de retour demain. Ce n’est pas gagné car c’est encore une fois une bonne averse qui en fin de soirée nous obligera à abandonner le spectacle improvisé de capoeira par lequel nous étions fascinés. Ce ne sont pourtant que quelques jeunes amateurs qui se produisent à l’occasion de la fête du village mais le rythme et la légereté des figures qu’ils exécutent est impressionnant. Nous avons du mal à comprendre comment de telles acrobaties sont possibles, surtout que même les mouvements les plus audacieux semblent réalisés sans effort. Décidément le Brésil continue à nous surprendre !
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