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Attendre

6 septembre 2006, Malacca - Kuala Lipis

A l’aube nous sommes reveilles par l’orage. Il dure jusqu’a l’heure du lever, perturbe les oiseaux qui essayaient comme nous de dormir dans les arbres devant notre chambre et transforme la salle de bain en jungle - l’eau goutte du faux plafond. J’ignore si c’est parce que nous nous contentons d’hotels a petit prix mais toutes les salles de bain sont construites sur le meme modele : la douche est placee entre les toilettes et le lavabo et elle inonde toute la piece. Tout le sol est carrele et il y a une bonde d’evacuation dans un coin. Le lavabo s’ecoule directement sur le sol qui n’est donc jamais sec. Pratique pour nettoyer rapidement (avec beaucoup de javel d’apres l’odeur), cela ne me parait cependant pas tres hygienique.

Refroidis par l’orage nous hesitons a nous lever tot comme prevu pour aller attendre le bus sous des seaux d’eau. Mais nous nous en tenons au programme et la pluie a cesse quand nous quittons l’hotel avec nos sacs. La pratique des transports en commun locaux nous aide a savoir comment ça se passe ici. Nous allons poser nos sacs au bord d’une des avenues, a peu pres n’importe où au milieu de nulle part, et attendons. Bientôt d’autres personnes nous rejoignent et attendent avec nous, signe qu’un bus s’arretera. Un peu de patience plus tard nous voici embarques pour la gare routiere et le contrôleur devine notre destination a la taille de nos bagages. Dans la gare routiere de Malacca nous allons au terminal des bus de ligne, prenons deux billets pour le prochain depart vers Kuala Lumpur et attendons. Meme presque vide (nous sommes une dizaine), le bus part a l’heure precise.

Trois heures plus tard nous retrouvons la gare routiere de Kuala Lumpur toujours aussi enfumee et prenons nos tickets pour le prochain bus vers Kuala Lipis, dans les montagnes au centre du pays. En attendant le depart nous cherchons un dejeuner rapide et decouvrons l’endroit le plus etouffant de la gare routiere, le coin des boutiques de nourriture. A la temperature globale de la ville, trente degres, s’ajoutent dix degres degages par tous les appareils de cuisson. Les gaz d’echappement qui polluent la gare routiere sont melanges ici aux odeurs de friture. Nous dejeunons vite et leger, et heureusement le bus part bientot.

Trois heures plus tard nous sommes au bout du monde de Kuala Lipis et ni la pluie ni l’altitude n’ont rafraichi l’atmosphere. Sitot installes nous faisons un rapide aller-retour dans la rue principale, puis un autre, puis allons chercher des billets pour le train du lendemain qui doit nous emmener au nord a travers la jungle. Les horaires d’ouverture affiches au guichet sont poetiques, et les horaires reels sont carrement artistiques. Sur le quai des gens et des marchandises attendent le prochain train qui part dans trois heures. Quant au guichet theoriquement ouvert a cette heure-ci, sa porte est aussi close que celle du bureau d’informations touristiques en face, celui qui affiche fierement "nous sommes ouverts !".

Pour trouver a diner nous parcourons encore plusieurs fois la rue principale, tres calme. En passant devant la gare le guichet est ouvert (meme si ce n’est pas l’heure). Le prepose nous demande de revenir dans dix minutes, je suppose qu’il attend le passage du train. Nous retournons parcourir la rue principale, et dix minutes plus tard il n’y a plus personne au guichet, ni aucun train a quai. Nous allons manger quelques nouilles - delicieuses - dans la seule echoppe ouverte de la ville, sur une table qu’un chinois accueillant nous invite par gestes a partager. Quand nous repassons devant le guichet de la gare, il est toujours ferme et des gens attendent encore le train.

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