Partis faire un tour... à vélo

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Un week end à Nouméa

29 Mai 2005

De la plage à la brousse où comment changer radicalement d’univers en quelques kilomètres !

Ce samedi, j’ai décidé de me livrer à l’occupation favorite du week end des Nouméens : aller farnienter sur un des îlots déserts au large de la ville. Histoire de faire simple, je choisis le plus proche : l’île aux Canards (rien que le nom m’amuse bien), petit bout de caillou de quelques centaines de mètres de diamètre situé à à peine plus d’un kilomètre de la côte. Voilà la bête : impressionnant non ?

Pour y aller, ce n’est pas compliqué : on prend le taxi !! Enfin, le bateau taxi quoi... il a même la couleur des vrais. La gestion de bateaux taxi a tout d’une entreprise plutôt cool : on achète un hors bord, on pose une cahute sur la plage et on attend les passagers : dès qu’il y a deux volontaires, zou, c’est parti on file les déposer au large. C’est plus tranquille que les bouchons parisiens, non ?

Arrivé sur place, un programme épuisant m’attend : faire le tour de l’île (5 minutes montre en main), lire le panneau explicatif sur toutes les merveilles à voir sous l’eau et louer une chaise longue idéalement située (!)... voilà mon campement pour la journée.
Après tout se passe sous l’eau ! Le plus grand lagon du monde ne faillit pas à sa réputation et même avec un simple masque et tuba le spectacle est au rendez-vous : coraux de toutes formes et couleurs (et au moins ici ils sont en bonne santé, contrairement à La Réunion), de gros poissons qui viennent faire coucou, de toutes formes et couleurs aussi (bon, je vais pas vous faire un cours sur les poissons du Pacifique, je suis sure que vous allez fermer ce mail avant), un poisson nettoyeur qui va de poisson en poisson pour proposer ses services et même un truc bizarre que je soupçonne être une raie (bon, d’accord, je vais investir dans un guide de la faune). Sans oublier, le "crountch crountch" des poissons perroquets qui viennent brouter le corail, ou plutôt les algues qu’il contient, et qui de temps en temps sont un peu trop gloutons et croquent un bout de corail. Sur la photo ci-contre, ce sont eux justement, les poissons perroquets en train de brouter et trahis par la marée descendante qui dévoile leurs queues et nageoires.

Dimanche, changement de programme : c’est pas le tout de glander sur une chaise longue, il est temps d’aller un peu découvrir la brousse. Envie de voir à quoi ressemble le "vrai" pays et pas juste cette ville tellement française, même si bizarrement les gens d’ici semblent ignorer totalement le reste de l’île... c’est trop loin, c’est fatigant, y’a rien à voir... voilà les réponses que j’ai entendues quand j’ai demandé où est-ce que je pouvais aller me balader.
Départ pour le "grand sud", Prony, ancienne ville minière plus ou moins abandonnée à la pointe de l’île (sud, la pointe, pour ceux qui suivent). A 30 kilomètres de Nouméa, un panneau avertit obligeamment les touristes que voici le dernier lieu où se restaurer avant un hypothétique hôtel restaurant situé sur un îlot au large et accessible par bateau navette à 40 kilomètres de là. Bon, on sait à quoi s’attendre au moins !
Comme la piste qui mène au bout du monde a été goudronnée depuis la parution de mon guide, je décide de tenter l’aventure et d’aller jouer Indiana Jones en Toyota Yaris (je ne sais pas si c’est vraiment le véhicule approprié) dans les montagnes du bout du monde. Les paysages ressemblent un peu au bush australien : montagnes rouges vifs à cause du minerai qu’elles contiennent, balafrées de grandes tranchées dues à l’activité minière, rare végétation et une poussière rouge qui s’insinue partout (pas de chance, Avis m’a fourni une voiture blanche... ça c’est ce qu’on appelle une erreur fatale).

Les épreuves commencent au bout de quelques kilomètres : au programme, traversée de la Rivière des Pirogues sur un pont qui fait la largeur d’une voiture, protégé de l’eau en dessous par d’hypothétiques plots (ça flotte, une voiture vous croyez ?). Et ensuite, passage de creeks à gué... pas de chance il a plu il n’y a pas longtemps. Pas vraiment rassurée par les gros nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon, je décide de ne pas trop traîner pour le retour... j’aurais l’air fin à appeler les clients lundi pour leur annoncer que je suis coincée en pleine cambrousse.
Mais les paysages traversés valent le coup d’œil, même sous le ciel gris. Tout d’abord la Rivière des pirogues donc, nommée ainsi car les tribus venaient y tailler leurs pirogues avant de les laisser flotter jusqu’à la mer. Il ne manque que les crocodiles pour qu’on s’y croit vraiment ! Arrivée au col, une vue magnifique sur les montagnes environnantes avec au loin là bas si loin la presque île de Nouméa et ses îles. Le fond de vallée qu’on voit sur cette photo s’appelle la Plaine du Champ de bataille... tout simplement parce que les tribus qui vivaient là n’appréciaient pas trop que les tribus venues de la mer viennent leur piquer leurs arbres pour en faire des pirogues... ben oui, quoi, ça se fait pas !

Et puis arrivée au bout de la piste (apparemment ils manquaient d’argent pour goudronner la route sur les derniers kilomètres), la baie de Prony avec ses vastes étendues d’eau paisible où viennent se refléter les montagnes. Au moins 5 personnes sur la plage de 500 mètres de long... si vous aimez la solitude vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Ce matin, quand j’ai expliqué aux personnes avec qui je travaille où j’avais passé mon dimanche, tout le monde a eu l’air extrêmement surpris : quelle idée d’aller se perdre dans un endroit pareil, c’est bien un truc de zoreille ça !

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