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Temple et supermarche

Mardi 21 Novembre, Kunming

Nous avons depose hier nos passeports au Consulat du Laos afin d’obtenir le visa necessaire a l’entree dans ce pays. Il semble que l’on puisse aussi le faire etablir a la frontiere mais cela nous semble plus sur de le prevoir a l’avance, d’autant que nous n’avons plus ni dollars ni euros pour le payer. Normalement nous devons recuperer nos passeports ce matin munis du precieux visa, le tout a partir de 11h (les fonctionnaires laos aiment bien la grasse matinee ?). Cela nous fournit un excellent pretexte pour nous lever tard avant de nous rendre tranquillement au consulat, loge dans 4 ou 5 chambres de l’hotel voisin ! Apparemment le Laos n’a pas les moyens de se payer une ambassade flambant neuve. Apres une courte queue, nous repartons sans encombre avec nos passeports agrementes d’un joli visa brillant de plus, nous sommes pares pour le prochain passage de frontiere. Et en attendant celui-ci, nous preparons aussi le voyage de demain en achetant nos billets de bus a une agence de voyage dans l’hotel ou l’employe parle anglais, ce qui tombe bien car nos billets, eux, sont tout en chinois et nous n’avons plus qu’a essayer de dechiffrer les caracteres pour etre surs que c’est les bons.

Contents de ce debut de journee efficace, nous passons a la tache suivante : essayer de vendre nos livres lus a la librairie d’occasion reperee il y a quelques jours. Mais pas de chance, on ne peut pas gagner a tous les coups et nous nous heurtons aux mysteres de la vie en Chine. L’employee qui nous recoit ne parle pas anglais et Thibaut se debrouille pour lui expliquer en chinois que nous souhaitons vendre nos livres. Elle les regarde et nous repond d’un air desole que ce n’est pas possible. Ah, ils n’achetent donc pas les livres, contrairement a ce que proclament les multiples affichettes disposees dans la boutique ? Si, si, comprenons-nous, mais pas aujourd’hui, il nous faut revenir. Manque t-il un quelconque chef apte a prendre la decision cruciale de l’achat de 4 livres de poche d’occasion, nous ne le saurons jamais, mais nous n’avons plus qu’a repartir avec notre stock de livres inutiles, encombrant desagreablement notre sac. Snif, en plus nous avons peu d’espoir de trouver a les vendre au fin fond du Yunnan.

L’apres midi, nous visitons le temple de Yuantong, un des plus anciens de Kunming. Heureusement que le guide le dit car avec les restaurations a la chinoise, tout est tellement rutilant que nous aurions du mal a donner un age a ce temple. Meme si le site est joli et le temple tres typique, le plus impressionnant reste la ferveur des chinois qui se pressent en foule a l’interieur. Jeunes elegantes, familles avec enfants ou personnes agees, tous se bousculent pour aller se prosterner devant les statues de Bouddha et y deposer quelques offrandes, petits gateaux joliment emballes ou batons d’encens. Les receptacles en metal ou l’on depose les bougies degoulinent de cire fondue qui a forme de grandes flaques par terre et les bougies flambent a grandes flammes plus qu’elles ne brulent. Quant aux grands recipients ronds dans lesquels on plante les batons d’encens, il sont plonges dans un nuage de fumee qui s’etend bien au dela du temple lui meme. Une nuee de petits vendeurs de rue est la pour fournir aux fideles tout ce qu’il faut pour manifester sa devotion a Bouddha, de preference de maniere voyante, a coup de bougies geantes ou bouquet de batons d’encens.

Nous terminons la journee par un retour a la vie occidentale ou presque : les courses au supermarche et pas n’importe lequel, un bien de chez nous, puisqu’il s’agit du Carrefour chinois. Celui-ci nous donne un bon apercu de la consommation a la chinoise : il faut acheter le plus de choses possibles le moins cher possible. Ainsi, pas moyen de trouver un stylo feutre pour remplacer celui que nous avons use : tous sont vendus par paquet de 8 minimum. Nous comprenons apres l’experience de celui achete a Pekin et deja vide au bout d’a peine 1 semaine, ici le but est d’acheter et de jeter vite pour pouvoir acheter encore ! D’ailleurs les constructions a la chinoise se font un peu sur le meme modele du "vite fait bien fait et on reflechira apres !". Notre hotel pourtant tout neuf en est un bon exemple : pour etre design, on a construit une cabine de douche en verre d’un cote de la chambre mais pour aller plus vite (?), on a utilise la meme pour abriter les toilettes. Tres sympa, les toilettes vitrees (en verre depoli quand meme), un concept novateur. La prise reseau pour ordinateur ou telephone installee pour prouver la modernite de l’endroit est installee dans les toilettes (pour ne pas perdre de temps ?). L’eau froide etait coupee suite a une panne quand nous sommes arrives et le porte manteau en bois a fini completement demantibule sous le poids des habits que nous y avions suspendus. Bref, si vous voulez du pas cher qui ne marche pas toujours (mais donne l’illusion d’etre riche et de pouvoir consommer), la Chine est l’endroit ideal. A part le prix defiant toute concurrence des differents articles et les retrouvailles avec un supermarche bien garni apres les rayons souvent desoles et frugaux de Pekin, Carrefour n’a rien de vraiment interessant. Nous galerons un peu pour essayer de trouver les produits dont nous avons besoin, acheter un dentifrice en chinois n’est pas si simple que ca en a l’air ! Je reve devant les fromages importes a prix d’or, refusant de craquer pour le camembert a 8 euros et me console avec un paquet de Petit Ecolier au vrai chocolat, na ! Nous avons de quoi survivre dans les campagnes chinoises reculees et un pique nique pour le bus de demain, tout va bien, nous pouvons partir.

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