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Les paysages irreels de la vallee volcanique

Mercredi 21 Mars, Auckland

Nous pensions visiter ce matin les geysers de Rotorua a quelques kilometres de la ville. Bien sur, l’endroit est hyper touristique avec parking geant pour accueillir des centaines de voitures et gardien charge de guider tout le monde jusqu’au complexe. Mais qu’importe, nous tenons a voir le spectacle des geysers, surement impressionnant. Helas, arrives au guichet d’entree, nous decouvrons que la formule de visite a change : le ticket est extremement cher (encore plus qu’avant) et inclut obligatoirement un spectacle pseudo maori qui ne nous interesse nullement. Bien sur, pas moyen de ne visiter que les curiosites naturelles, ce n’est pas prevu. Le site ou se trouvent les geysers ferait partie des terres ancestrales des Maoris ce qui justifie tout le folklore fait autour de ce parc, avec show de danses et guide deguise pour accueillir les visiteurs. Nous n’avons pas encore croise un seul Maori en Nouvelle Zelande et trouvons plutot ridicule, voire indecente, l’exploitation touristique qui est faite de leurs coutumes. Apres avoir spolie ce peuple de ses terres, apres avoir rase ses forets ancestrales, la Nouvelle Zelande redecouvre fort opportunement son existence. Ainsi, les noms des sites touristiques (glaciers, fjords...) sont ils traduits en maori et accompagnes des legendes locales alors que nulle part dans aucune ville nous n’avons vu la moindre enseigne ou le moindre panneau en maori. De meme, des shows de danse calibres pour les touristes sont proposes un peu partout alors que nous n’avons vu nulle part cette culture etre integree a la culture anglo saxonne du pays, par exemple a la television ou dans les magazines. Bref, cela nous parait encore une manifestation flagrante de la mauvaise conscience et de l’hypocrisie neo zelandaise et nous preferons fuir !

Suite a ce changement de plan, nous restons un moment perplexes sur la conduite a tenir. L’alternative pour voir des geysers est un parc volcanique (j’ai failli dire d’attractions) a une vingtaine de kilometres, celebre pour son immense geyser qui souffle tous les matins a 10h15. Seul petit hic, ce geyser est loin d’etre naturel puisqu’il est provoque par un pain de savon glisse dans une source chaude, permettant aux centaines de touristes reunis religieusement de pousser les oh et les ah de rigueur avant de repartir vers la suite de leur tour organise. Puisque nous aimerions voir de vraies curiosites naturelles, il ne nous reste plus qu’un seul choix, la Vallee Volcanique de Waimangu, peut etre le moins spectaculaire des trois parcs mais aussi celui qui parait le plus authentique. Nous filons donc en direction de ce parc et sommes finalement enchantes de notre decision. Nous arrivons en pleine nature dans une vallee ou se concentrent les phenomenes volcaniques, sources chaudes, fumerolles, et autrefois geysers. Munis d’un plan et des indications necessaires, nous partons pour une grande promenade a pied a travers le site, heureux de pouvoir ainsi decouvrir ces merveilles a notre rythme. Comme en plus il n’y a pas grand monde, nous avons vraiment l’impression d’etre des explorateurs au milieu d’un lieu etrange. La premiere curiosite est un lac appele piscine emeraude et dont les eaux sont en effet d’un drole de vert au soleil et totalement noires a l’ombre. Les fougeres et autres plantes poussant a foison alentour lui donnent un air mysterieux. Un peu plus loin, nous debouchons sur la bien nommee "poele a frire", un lac a l’eau bouillante que l’on voit fumer de loin telle une enorme piscine d’eau chaude. Le troisieme lac, nomme Inferno, ne nous decoit pas non plus puisque ses eaux sont d’un etonnant bleu turquoise du a l’acide sulfurique qu’elles contiennent. Pour la baignade, on repassera ! Nous sommes fascines par tous ces paysages etranges et par les caprices de la nature qui ont forme ces curiosites. Cette vallee est en plus en constante evolution au gre des humeurs de la terre et des volcans en dessous d’elle. Ainsi, au debut du XXe siecle, elle etait celebre pour son enorme geyser qui un jour, sans prevenir, a soudainement cesse de cracher. Le paysage a aussi ete remodele plusieurs fois au gre des eruptions volcaniques. Nous continuons notre chemin par une belle randonnee qui nous conduit au sommet d’une des montagnes avec une vue magnifique sur les alentours. Il nous reste encore a decouvrir les depots de mineraux appeles terrasses formes pres des sources chaudes et aux couleurs irreelles. Ce n’est finalement qu’en milieu d’apres midi que nous regagnons notre voiture, bien contents du concours de circonstances qui nous a menes jusqu’a ce parc.

Nous ne trainons pas car il nous reste quelques heures de route avant de rejoindre ce soir notre derniere etape, Auckland. La circulation devient plus dense au fur et a mesure que nous approchons de la grande ville et met nos reflexes a rude epreuve, d’autant que les neo zelandais conduisent toujours aussi mal, ne respectant ni signalisation ni priorites. C’est donc plutot epuises que nous arrivons en ville et, heureusement, trouvons facilement notre hotel. Pas la peine d’esperer se garer dans les rues en pente bardees de stationnement interdit ou de parkings prives, nous sommes finalement soulages de profiter du parking souterrain payant de l’hotel. Nous ressortons pour diner et, une fois de plus, manquons jeuner faute de trouver un endroit ou nous restaurer. La rue principale de la ville propose alternativement Burger King, Mac Donalds ou autres fast foods tandis que les quelques boulangeries ou sandwicheries qui auraient pu nous sauver sont deja fermees a l’heure indue de 19h. Nous errons dans une bonne partie de la ville sans rien trouver de plus original et sommes finalement sauves par un "food court" asiatique. Les plats que nous degustons sont un peu trop aseptises par rapport a nos souvenirs recents mais toujours meilleurs qu’un hamburger ! Je pense qu’une fois de plus cette grande ville ne nous laissera pas un souvenir imperissable...

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