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Mystere et bizarreries

Jeudi 16 Novembre

Apres 1h30 passees dans un train ultra moderne et confortable, nous arrivons a Canton a l’heure prevue et obtenons sans probleme le tampon de la police chinoise sur nos visas. Nous apprehendons un peu cette etape, Canton nous ayant ete decrite comme une grande ville moderne bruyante et polluee, et il nous faut encore trouver comment acheter des billets et changer de gare, les trains en provenance de Hong Kong arrivant dans une gare speciale. Nous avons la surprise d’etre confrontes a notre premier rabatteur chinois qui veut a tout prix nous trainer dans son agence pour nous vendre des billets de train. Malheureusement pour lui, il n’a pas le bagout et la tenacite de ses collegues indonesiens et, apres notre entrainement de choc la bas, nous nous debarrassons de lui facilement. Nous avons la bonne surprise de decouvrir que les billets pour le reste de la Chine sont vendus ici, nous evitant un trajet a l’autre gare. Apres avoir tente de dechiffrer les panneaux horaires tout en chinois sans trouver le nom de Kunming, nous tombons sur une employee parlant un peu anglais qui nous apprend que tout est complet pour aujourd’hui. Heureusement, il reste des places en premiere classe demain, le hasard nous offre donc une petite etape a Canton ! Munis de nos precieux billets tout en chinois que nous essayons de decrypter pour verifier qu’il s’agit bien de ce que nous voulions, nous affrontons le metro qui dispose d’un plan... toujours tout en chinois ! Decidement, heureusement que nous avons appris quelques caracteres a Pekin, il va falloir accelerer nos lecons. Nous sortons quelques stations plus loin, esperant etre au bon endroit. Pour l’instant, nous sommes au milieu de travaux, a l’intersection d’immenses avenues sans nom parcourues par les voitures et surmontees de passerelles pietons, bien loin de l’ile abritant les anciennes concessions europeennes ou nous voulions loger. La vision d’un peu d’eau surmontee de ce qui ressemble a un pont nous sauve : nous filons en direction de ce repere et, ouf, il s’agit bien de notre ile.

De ce cote de l’eau, la vue est tout de suite plus agreable : de vieilles batisses sont alignees le long de rues tracees a angle droit, ombragees par de grands arbres et quasiment sans voitures. Une fois de plus, les Europeens s’etaient reserve le meilleur de la ville ! Ceci dit, ce calme nous fait du bien et nous posons rapidement nos sacs pour aller dejeuner. Sur la jolie terrasse au bord de l’eau ou nous nous installons, un mystere nous attend. A la table d’a cote, un couple de parents vraisemblablement americains dejeunent en compagnie d’un bebe chinois. Rien de bizarre a cela, sauf que quelques minutes plus tard, nous voyons arriver un autre couple toujours avec un bebe chinois, puis un 3e puis encore 2 ! Nous nous rappelons alors avoir vu plusieurs magasins dans la petite rue de l’ile proposant de louer gratuitement des "strollers", mot anglais que nous n’avions pas compris immediatement, il s’agit en fait de poussettes. Ces memes magasins proposent vetements d’enfant, petits pots pour bebes et photos souvenirs... serions nous tombe dans un rendez vous secret des jeunes parents ? Du coup, notre presence semble incongrue et nous nous demandons si on va nous livrer un bebe en meme temps que notre sandwich !!! L’explication du mystere nous sera fournie par le livre que je suis en train de lire et qui raconte justement l’histoire d’une adoption : l’ile ou nous sommes abrite le consulat americain, seul habilite a delivrer des visas de sortie pour les enfants chinois adoptes par des americains et donc rendez vous de ces jeunes parents.

L’apres midi, nous partons a la decouverte d’un autre style de bizarrerie, la ville chinoise et ses mysteres. Une fois affrontee la traversee de la sorte de peripherique qui borde et defigure notre ile, nous arrivons au centre ville et dans un autre monde. Les rues sont bordees d’alignement de magasins vendant tout ce que l’on peut vouloir acheter et organises par type de marchandise. Ainsi, nous longeons la rue de l’electronique avec toutes les pieces detachees permettant de construire son telephone portable, de la facade a la puce, puis la rue des housses pour ces memes telephones (juste a cote... c’est logique). D’autres boutiques se consacrent aux piles, a la quincaillerie ou aux chaussures, mais toujours en quantite industrielle. La ville est extremement animee, bourree de passants a l’air affaire, et tres differente de la calme et austere Pekin. Nous penetrons ensuite dans le marche, but de notre promenade, qui s’etend en fait sur tout un pate de maisons. Ce quartier fait penser aux villes chinoises telles que je les imaginais a la lecture de romans ou dans les vieux films : petites ruelles etroites et encombrees ou les marchandises sont etalees sur les trottoirs, foule compacte se pressant dans les rues, poussiere et salete et bruit des voitures et mobylettes. La premiere rue propose la pharmacopee chinoise : racines diverses, sortes de champignons mysterieux, bois de cerfs seches a reduire en poudre, hippocampes seches tries par taille et autres bizarreries sechees dont nous ne cherchons meme pas a savoir de quelle partie de quel animal il s’agit ! Nous avons ensuite le rayon animaux de compagnie : etalages entiers d’aquariums et poissons comme nous l’avions vu a Hong Kong, cages ou sont enfermes chats ou chiens qui font parfois peine a voir plus quelques animaux plus exotiques. Nous esperons qu’il s’agit bien d’animaux de compagnie et non du menu pour le repas du soir, les cantonais etant reputes pour manger "tout ce qui a 4 pattes sauf les tables" ! Quelques etalages de serpents seches (tres bon a deguster dans du vin, parait il) achevent de nous couper l’appetit. Nous sommes quand meme bien contents de cette petite incursion dans une Chine plus pittoresque et moins moderne que Pekin ou Hong Kong.

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