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Drôle de pays !

24 Mai 2005

Premières impressions du bout du monde : un drôle de voyage spatio-temporel

Au premier abord, Nouméa ressemble à une bonne vieille ville de province française. C’est à des petits détails qu’on finit par se rendre compte qu’on est à l’autre bout du monde.

Les paysages tout d’abord, dès qu’on s’éloigne un peu du centre ville. Ca ne ressemble pas à grand chose de connu, mais s’il faut vraiment comparer je dirais que ça me rappelle un peu la Nouvelle Zélande (le peu que j’en ai vu) avec ses couleurs bizarres et ces montagnes tombant à pic dans la mer. La ville étant construite sur plusieurs presque îles entrecoupées de collines, on découvre à chaque virage une vue différente et une nouvelle baie, servant au choix de port de plaisance, de plage, de port de commerce, de site pour les planches à voile... Le matin, les métros font leur jogging en bord de plage tandis que les kanaks prennent un bain tout habillés. Et même si les plages sont quasi désertes toute la journée, c’est vers midi qu’elles s’animent un peu, avec la pause déjeuner / baignade de ceux qui travaillent ! Chouette cadre de vie quand même...


Le détail le plus surprenant, c’est l’impression de remonter soudainement dans le temps. Ici tout semble désuet, un peu vieillot, daté, comme si la vie s’était arrêtée dans les années 70. De grands hôtels aux trois quarts vides et des terrasses de restaurants non moins désertes semblent attendre d’improbables touristes qui manifestement ont choisi une autre destination. On se croirait dans une station balnéaire du début du siècle (à part pour l’architecture résolument contemporaine avec des tours de 20 étages voulant égaler la mythique Gold Coast australienne) ou dans une ville nouvelle des années 70, sauf que manifestement on a oublié d’embaucher des figurants pour remplir les lieux. Ici pas de bouchons, pas de queue dans les magasins, pas de foule en terrasse, quant aux plages j’ai même eu un instant de doute en me demandant si on pouvait réellement s’y baigner ou s’il y avait un problème quelconque, tellement elles étaient désertes... Et encore, je n’ai vu pour l’instant que Nouméa, la capitale, la grande ville, seul endroit à rassembler une population un peu conséquente, puisque à ses portes débute la brousse (dénomination officielle désignant le reste de l’île). Rendez vous compte, le dernier Star Wars y est sorti avec seulement une semaine de retard sur la sortie mondiale et le premier jour a totalisé le nombre record de... 200 entrées !!!


Ici, la venue de Laurent Voulzy pour un concert unique ce week end est l’événement du mois (rendez vous compte, une star de son calibre...). Pour partir en vacances, on choisit l’Australie ou la Nouvelle Zélande... de toute manière à moins de 5 heures d’avion il n’y a rien d’autre. Et puis, cet automne, il y a de chouettes promos pour partir skier dans les Alpes néo zélandaises. On jalouse le Vanuatu (un Carambar offert au premier d’entre vous qui arrive à situer ce pays sur une carte) qui ose des initiatives audacieuses pour attirer la clientèle touristique du Pacifique Sud en ouvrant la première boîte aux lettres située au fond de la mer (authentique - et il paraît que le courrier arrive à destination).

Entre autres curiosités, j’ai aussi découvert les Francs Pacifiques (rien que le nom me paraît très kitch !) avec d’improbables billets et pièces me faisant irrésistiblement penser à une partie de Monopoly. Les pièces sont énormes, style pièces en chocolat, et en ferraille légère, ce qui donne l’impression de jouer à la marchande (ah bon, on peut payer avec ?). Quand aux billets illustrés d’oiseaux exotiques ou de vaisseaux navigant fièrement sur les mers du Sud ils sont immenses et joyeusement colorés. Et comme un euro vaut 119 Francs Pacifique, on a tout de suite l’impression d’être riche !

Le Nutella étant interdit à l’importation (véridique - c’est pour ne pas concurrencer la production locale), j’ai été obligée de me mettre au Noisety, charmante pâte à tartiner locale fabriquée par l’usine Biscochoc et dont l’étiquette s’orne d’un sympathique clown souriant... là c’est plus les années 70 c’est la réclame des années 50 !

Mais le plus agréable dans ce bout du monde est la gentillesse des gens. Peut être sont ils contents d’avoir enfin un peu de compagnie ou de voir des têtes nouvelles dans cette île où tout le monde connaît tout le monde et où on peut retracer l’histoire de chaque famille depuis son installation sur le territoire ?

PS : sur les deux dernières photos ci-dessus, la vue depuis ma chambre d’hôtel... quand je vous disais que le cadre de vie était exceptionnel. Bon, notez quand même que la photo ne montre pas le boulevard qui passe juste avant la plage et dont la circulation infernale le soir et le matin me vaut quelques insomnies...

PS2 : la photo ci-contre vous est offerte par l’office du tourisme afin de promouvoir le mythe de l’île paradisiaque : )

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