Partis faire un tour... à vélo

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En velos dans la campagne

Jeudi 7 Decembre, Luang Nam Tha

Nous avons la bonne surprise de trouver de superbes VTT flambant neufs a louer pour un prix derisoire, histoire d’aller visiter les environs. Avec ca, je suis tout de suite plus motivee pour aller randonner a velo, les montees devraient etre faciles a negocier. Munis d’une jolie carte du coin, tracee a la main et photocopiee pour etre vendue quelques kips, nous partons explorer les alentours du village. Nous longeons sur quelques kilometres la route partant vers le Nord, en lacets le long de la riviere. Le temps est helas plutot couvert ce qui rend le paysage un peu triste et sombre. Nous regardons quand meme avec etonnement les petits villages ou plutot hameaux que nous traversons. Les maisons sont des huttes tout en bois et construites sur pilotis. Dans l’espace entre le sol et le plancher, toute une menagerie, cochons, poules et couvee de poussins, chiens et chats, s’ebattent tranquillement, souvent en compagnie des jeunes enfants occupes a jouer. Vetus plutot pauvrement, de vieux habits parfois dechires et pas tres propres, les enfants ont pourtant tous de grands sourires et nous saluent de tonitruants bonjours accompagnes de gestes de la main, redoublant de cris quand nous leur repondons.

Nous obliquons ensuite vers une route secondaire partant le long des rizieres ou nous croisons nos premiers buffles, animaux impressionnants par leur taille, occupes a travailler sagement aux champs sous la houlette de leurs proprietaires. En cette periode hivernale, le riz a deja ete recolte et les rizieres sont seches et n’abritent plus que du chaume. Les paysages de plaine divisee en parcelles jaunes ou vertes, buttant au loin contre les montagnes, sont quand meme tres beau. Vers midi, nous croisons des files d’enfants et d’adolescents a velos, rentrant de l’ecole vers leurs villages. Vetus d’uniformes, short ou jupe bleu marine et chemise blanche, ils ont fiere allure sur leurs velos, les filles s’abritant du soleil sous des ombrelles colorees. Nous prenons le rythme laotien qui consiste a pedaler le minimum necessaire pour avancer sans chercher a aller a toute allure comme chez nous. Nous suivons notre carte pour obliquer sur une piste en terre qui devrait nous permettre de faire une jolie boucle avant de rentrer au village. Entre temps, les nuages du matin se sont dissipes et le soleil brille dans le ciel bleu. Nous traversons de petits villages encore plus typiques, jolies maisonnettes de bois perdues dans la vegetation avant d’arriver a la riviere que nous devons, d’apres notre plan, traverser. Il n’y a qu’un probleme a cela : pas le moindre pont en vue ! Nous poussons d’abord les velos le long de la rive, suivant une vieille dame qui nous a fait signe que nous pouvions passer par la. Helas, le sentier semble sans issue et nous faisons demi tour, pensant avoir rate une bifurcation. Le deuxieme chemin que nous empruntons nous emmene en fait juste un peu plus loin et se termine par un gue dans la riviere. Nous observons un peu perplexes un tracteur se lancer a l’assaut de la traversee, tandis que de jeunes enfants franchissent la riviere sans encombre mais avec quand meme de l’eau jusqu’a la taille. Il semble que le pont indique sur la carte soit seulement virtuel et que ce soit le seul moyen d’aller de l’autre cote. Nous n’osons pas franchir cet obstacle en portant les velos, dans une riviere dont nous ne sommes pas surs du cours et des courants et nous resignons donc a faire demi tour. J’en suis d’autant plus decue que cette balade devait nous conduire a un restaurant repute pour son excellente cuisine locale et situe juste de l’autre cote de la riviere... snif, tant pis pour les gourmands.

Nous rentrons donc dejeuner au village, adoptant cette fois un rythme de course cycliste qui n’a plus rien de laotien. Il est tard, nous avons faim et le soleil cogne aux heures les plus chaudes de la journee ! Les cyclistes que nous depassons semblent perplexes devant ce gaspillage d’energie et nous contemplent etonnes. Apres ces efforts, je passe un debut d’apres midi studieux sur Internet a mettre a jour le site en attendant qu’il fasse moins chaud pour reprendre nos velos. Le soir, nous dinons dans un petit restaurant du village, soudainement envahi par les touristes tous fraichement debarques d’un bus venant de Vientiane, la capitale du Laos. Ici tout est cuisine au dernier moment, rien n’est prepare a l’avance et stocke au frigo, voire meme au congelateur, comme en France. Ce n’est donc que lorsqu’on commande un plat que le cuisinier se met au travail et que nous entendons les bruits de decoupe ou de friture correspondant a notre menu. Le pauvre cuisinier et le serveur sont donc debordes par cet afflux soudain de clients et les temps d’attente s’en ressentent. Nous nous amusons de cette effervescence, remarquant que ce n’est pas pour autant que le serveur presserait le pas et qu’il continue de vaquer a ses occupations tranquillement, faisant une chose apres l’autre et a son rythme. L’attente ne semble pas du gout des autres touristes dont plusieurs s’impatientent, ralent ou interpellent le serveur, le tout en vain puisque de toute maniere il n’ira pas plus vite. Nous sommes surpris d’un tel enervement general, l’attente nous paraissant plutot agreable confortablement installes en terrasse et garantissant des plats tous frais prepares. Ca y est, peut etre sommes nous vraiment acclimates au rythme asiatique ?

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