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L’ile du bout du monde

Mardi 27 Mars, Hanga Roa, Ile de Paques

Pas tres reveilles (ce n’est pas encore cette nuit que nous nous remettrons du decalage horaire), nous sautons dans un taxi a 6h direction l’aeroport de Santiago. Les vols pour l’ile de Paques sont apparemment assez capricieux, la compagnie chilienne LAN pratiquant souvent le surbooking, et mieux vaut arriver a l’avance pour etre sur de pouvoir embarquer. En fait, nous ne savons pas si cette rumeur est vraiment fondee vu que nous obtenons sans probleme nos cartes d’embarquement. Seul souci, alors que nos sieges etaient normalement reserves depuis plusieurs mois, nous n’avons pas les places prevues et bien sur plus de hublot. Je suis d’autant plus fachee que l’arrivee sur l’ile de Paques en plein ocean doit etre spectaculaire et que nous aurions bien aime profiter du spectacle. Mais qu’importe, nous avons deja la chance de pouvoir aller la bas, nous n’allons pas nous plaindre. Les 5h de vol passent rapidement a part que nous avons l’etrange impression de revenir en arriere, vers le Pacifique que nous venons de quitter. Nous gagnons au passage 2h de decalage horaire, quant a savoir si cela ameliorera notre qualite de sommeil bien perturbe ces derniers temps, cela reste a prouver !

Nous atterrissons en fin de matinee et debarquons dans le minuscule aeroport d’Hanga Roa, la seule ville (ou plutot village) de l’ile. Il faut dire que comme bout du monde perdu, l’ile de Paques se pose en championne : a peu pres a egale distance du Chili et de Tahiti, ses plus proches voisins, ce bout de caillou perdu en plein Pacifique est quand meme a 3000 km de la prochaine cote. Nous n’avons pas reserve de logement contrairement a la plupart des passagers que leurs logeurs sont venus chercher en 4x4 avec le traditionnel collier de fleurs de bienvenue a la tahitienne, et jetons un oeil rapide aux stands d’hotels presents dans l’aeroport, sans rien trouver de convaincant. Preferant choisir la chambre de visu, surtout que nous restons ici onze jours ce qui est enorme, nous partons sacs au dos en direction du village. Pas trop de risque de se perdre, il y a une seule route et l’ocean n’est jamais bien loin pour servir de point de repere. Nous nous rendons dans un premier hotel qui a l’air agreable mais dont la proprietaire est absente. Tant pis, nous continuons notre tour du village en quete d’un logement. Nous avions sous estime la chaleur tropicale a laquelle nous ne sommes plus habitues et, apres un premier hotel ou le proprietaire tente de nous arnaquer sur les prix variant subtilement du dollar au peso chilien, Thibaut part seul voir le suivant tandis que je surveille les sacs. Une habitante de l’ile vient me faire la conversation dans un tres bon francais, m’expliquant qu’ici le vol est inconnu et que nous aurions tres bien pu laisser nos sacs dans la rue comme ca, personne n’y aurait touche ! Nous repartons finalement en quete du premier hotel, le plus agreable, c’etait bien la peine. La proprietaire est revenue et repartie mais nous pouvons nous installer dans le jardin pour attendre son prochain passage et cela nous convient tres bien apres notre promenade epuisante, d’autant qu’on nous offre meme un delicieux jus de goyave. L’insaisissable Erika, gerante de la pension du meme nom, finit enfin par reapparaitre et nous nous installons dans une agreable chambre avec vue sur le jardin, ouf cela fait du bien de se reposer un peu.

Neanmoins, la curiosite de voir enfin les mythiques Moais, ces geants de pierre mysterieux eriges au bord de l’ocean avant d’etre plus tard jetes a terre pour des raisons inconnues, nous pousse a sortir pour decouvrir enfin cette ile qui fait tant rever. Le petit village de Hanga Roa est tres mignon avec son unique rue principale bordee de quelques restaurants et boutiques et son port de peche de poupee ou s’abritent quelques barques dans une anfractuosite de rochers a l’abri des vagues. Un Moai restaure sans doute a l’intention des touristes domine le port mais je suis moyennement impressionnee : la statue a beau etre tres belle, son environnement urbain la rend beaucoup moins impressionnante. Nous poursuivons donc le long de la cote decoupee et battue par les vagues en direction de l’Ahu Tahai, le rassemblement de Moais le plus proche du village. Cette fois, le spectacle est a la hauteur de mes attentes. On a beau avoir vu des dizaines de fois en photo ces geants de pierre, se retrouver enfin devant eux en pleine nature, avec la lande pelee et l’ocean en guise de toile de fond, est tout de suite beaucoup plus emouvant. Alignes sur leur ahu (plate forme de pierre), les Moais prives de leurs yeux et au visage use par le temps, semblent attendre je ne sais quoi. A cote, une statue solitaire a ete restauree, avec ses yeux de corail blanc et son pukao, chapeau ou chignon de couleur rouge taille dans une pierre differente. Nous ne nous lassons pas de les contempler, surtout que le paysage sauvage ajoute a leur beaute, et je suis impatiente de partir a la decouverte des differents sites de l’ile demain.

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