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Ras le bol des transports !

Mercredi 18 Octobre, Sempol

Nous entamons aujourd’hui la derniere etape de la route qui doit nous mener au Kawah Ijen. Normalement, cela ne devrait pas etre trop long car nous n’avons plus qu’a nous rendre a
Sempol, village d’une plantation de cafe situee au pied du volcan qui abrite egalement un hotel, un des seuls a proximite du cratere. Le seul probleme est que cette destination est assez mal desservie, peu de gens ayant besoin d’aller dans ce petit village, et que nous ne sommes pas surs du tout de quels bus nous allons trouver. Motives par la perspective d’etre bientot arrives a destination (et de ne plus entendre parler de bus pendant au moins deux jours !), nous nous levons tot et arrivons a 8h30 a la gare routiere afin d’etre surs d’attraper au moins un bus, meme s’ils sont rares. Nous trouvons facilement la file des bemos se rendant a Sempol et demandons au chauffeur a quelle heure est prevu le depart. Il hesite un peu et nous indique que le vehicule devrait partir vers 10 heures... Nous nous installons sur un banc, etant une fois de plus l’attraction pour tous les indonesiens presents qui nous devisagent d’un air curieux, et patientons sagement. L’Indonesie est le pays ideal pour abandonner toute notion d’horaire, d’etre a l’heure ou pas et autres conceptions occidentales stressantes de gain de temps ! Vers 10 heures, la situation a peu evolue : de temps en temps, des livreurs apportent des colis au chauffeur du bemo qui s’occupe de les arrimer solidement sur le toit ou de les charger a l’arriere mais le depart n’a pas l’air prevu. Nous attendons tandis que les colis continuent d’arriver et que quelques passagers s’installent dans le bemo. Nous voulons alors charger nos sacs et nous asseoir nous aussi, histoire d’etre surs que le bus ne parte pas sans nous (la pour le coup ce serait dommage) mais le chauffeur nous fait signe qu’il faut encore attendre. Enfin, vers 11 heures, nous sommes autorises a aller nous installer et casons tant bien que mal nos petits sacs et nos grandes jambes sur une des banquettes restee libre, les pieds sur des sacs de riz et les genoux colles au menton. Mais faux espoir, selon les criteres indonesiens, ce bemo est loin d’etre plein ! Il s’agit de faire entrer encore une dizaine de passagers avec bagages et enfants, au debut on se contente de sortir les tabourets d’appoint et de se serrer sur les banquettes puis on passe a des mesures plus radicales. Les femmes avec enfants sont sommees de les prendre sur les genoux tandis que les derniers passagers viennent s’asseoir avec autorite dans les interstices laisses libres. Je me retrouve ainsi avec une nouvelle voisine assise a moitie sur mes genoux, m’enlevant le peu d’espace vital que j’avais reussi a preserver. Je ne me sens vraiment pas a l’aise compressee ainsi et commence a apprehender serieusement les deux ou trois heures de trajet. Le conducteur est enfin satisfait du remplissage de sa boite a sardines et nous demarrons. Comme d’habitude, le trajet est laborieux et les arrets multiples. Ainsi, nous stoppons plus d’un quart d’heure a un marche pour livrer certains paquets et les passagers qui le souhaitent en profitent pour acheter des provision a grignoter pendant le voyage. Ma voisine, decidement peu sympathique, en profite pour manger des beignets bien gluants avant de reposer ses mains grasses sur ses genoux... et mon pantalon ! Argh, en plus de l’entassement, il nous faut supporter la fumee de cigarettes et l’odeur de nourriture, plus les miettes, ca devient difficile. Nous reprenons notre chemin, de plus en plus chaotique au fur et a mesure que nous grimpons dans la montagne. La route goudronnee laisse bientot place a une piste constellee de nids de poules et le bemo cahote et saute d’un trou a l’autre. Par contre, la vue est superbe, nous grimpons jusqu’a un col d’ou nous dominons une ancienne caldeira du volcan, vallee fertile encaissee entre les bordures du cratere et ou se trouve Sempol. Dommage que nous ne puissions pas vraiment en profiter, coinces comme nous sommes dans cet horrible engin. Deux heures et demi plus tard et avec bien des courbatures et un ras le bol certain pour moi, nous debarquons enfin au bout du monde.


Nous sommes dans le domaine d’une immense plantation de cafe, exploitant les fertiles terres volcaniques. Autour de nous, les champs d’arbustes et quelques maisons bien alignees servant a loger les employes, le tout assez desert en ce midi. Nous cherchons la reception, priant pour que les infos du guide soient a jour, que ce soit bien un hotel et qu’il leur reste des chambres car nous n’avons pas vraiment d’alternative ou loger. Heureusement, nous trouvons un employe qui nous fait visiter les chambres et nous offrons la chambre VIP (rien que ca !) pour nous remettre de nos emotions et, si possible, nous reposer un peu. Par contre, pour le dejeuner, il faudra faire sans : l’employe nous propose de reserver notre repas pour le diner du soir mais prend un air interloque quand nous lui parlons de manger ce midi, ce n’est apparemment pas prevu. Nous nous contentons d’un pique nique gateaux et fruits, ayant heureusement emporte des provisions en vue de l’ascension de demain, et contemplons notre nouveau domaine depuis la terrasse de l’hotel. Cela fait vraiment une drole d’impression de loger ici en pleine montagne, au milieu de cette plantation, et sans aucun touriste, les quelques rares autres etrangers presents n’arrivant qu’en fin d’apres midi pour gravir le volcan le lendemain. Nous allons egalement jeter un oeil au village, situe a une dizaine de minutes en contrebas de la plantation. Nous croisons de nombreux employes rentrant sur leurs mobylettes qui nous jettent tous des regards curieux et nous saluent parfois d’un signe de la main ou d’un hello. Le village proprement dit est vite visite, alignement de quelques dizaines de maisons le long de la rue principale, avec une ou deux toutes petites epiceries, une mosquee et divers batiments officels. Le tout a beaucoup de charme, dans le genre bout du monde, et nous permet d’apercevoir de plus pres le sommet du Kawah Ijen qui domine le village, parmi d’autre volcans. Nous rentrons a l’hotel et, plutot affames, devorons le delicieux diner buffet qui nous a ete prepare : soupe, omelette, riz et pates, tout est tres bon et nous n’en laissons pas une miette. C’est qu’il faut prendre des forces pour demain : le reveil va sonner a 5h30 pour debuter l’ascension du volcan pas trop tard...

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