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La douceur de vivre thailandaise

Lundi 25 et Mardi 26 Decembre, Chiang Mai

Apres ces dernieres journees plutot epuisantes, nous n’avons envie que d’une chose : nous reposer un peu et prendre notre temps avant de repartir. Ca tombe bien, Chiang Mai semble la ville ideale pour cela. A part quelques beaux temples et une situation ideale aux portes de la jungle, la ville n’a rien de vraiment extraordinaire mais elle est agreable et nous nous y sentons bien. Je retrouve avec plaisir ce qui me manquait le plus dans l’absence de tout magasin au Laos : des livres. Ici, vu l’affluence de touristes, des librairies d’occasion se font concurrence a chaque coin de rue. Dans de tous petits espaces dont chaque recoin est occupe, elles stockent des centaines de livres et, pour une fois, je n’ai pas de mal a trouver des romans qui m’interessent. C’est aussi l’occasion de vendre enfin les livres lus que nous transportons depuis si longtemps a la recherche d’un acquereur, histoire de recuperer quelques sous pour financer les prochaines lectures. Dans un endroit aussi eloigne de chez nous et avec ce beau soleil, nous avons completement oublie qu’aujourd’hui c’est Noel et je reste interloquee quand la vendeuse me souhaite gentiment "Merry Christmas" avec un grand sourire. Histoire de vider un peu plus nos sacs, nous profitons de ce retour a la civilisation pour envoyer une fois de plus un colis vers la France. Nous n’avions pas l’impression d’avoir grand chose a expedier, meme si je suis soulagee de me debarrasser de quelques souvenirs plutot difficiles a transporter, comme ces cloches tibetaines en metal ou les lanternes en papier si fragiles achetees au Laos. Notre colis pese pourtant pres de 4 kg, avec une bonne quantite de livres que nous souhaitions garder et qui alourdissaient nos sacs. Toujours dans la serie "retour a la civilisation", Thibaut retrouve avec plaisir un coiffeur dont il commencait a avoir un besoin urgent (il n’a pas ose tente les coiffeurs laotiens, dommage, c’aurait pu etre drole) et je profite de connexions Internet rapides et pas cheres pour mettre a jour notre site.

Entre tout ca, nous trouvons bien sur le temps de profiter un peu de la ville, notamment en nous regalant de la delicieuse cuisine thailandaise dont la reputation n’est pas une legende. Nous prenons aussi le temps de visiter un des temples de la ville, le Chedi Luang, a l’architecture etrange. L’enorme stupa place au centre du temple est a moitie ecroule, ce qui lui donne une forme etrange. Les statues d’elephants tendant leurs trompes qui l’agrementent sur chacun de ses cotes sont elles toujours entieres et voisinent avec d’impressonnants nagas, ces monstres mythiques mi serpent mi dragon a la langue pendante. Le plus original est cet etrange telepherique a eau benite : un petit recipient rempli d’eau fixe a une poulie sur un fil grimpe ainsi jusqu’au dessus du stupa ou une traction sur le fil permet de renverser son contenu pour benir le temple. Je remarque une touffe d’herbe bien verte qui a pousse a cet endroit sur le stupa, profitant ainsi de cet arrosage quotidien ! Nous admirons egalement plusieurs fines statues recouvertes de feuilles d’or, ces dernieres pas totalement collees sur les statues, ce qui donne l’etrange impression qu’elles flottent et sont pretes a s’envoler a tout moment. Plusieurs enormes statues de Bouddha attirent les offrandes habituelles, y compris des bouteilles d’eau minerale munies d’une paille. On a beau etre Bouddha, on ne va pas boire n’importe quoi !

Nous resterions bien la plus longtemps mais il nous faut deja songer a repartir. Nous avons pris du retard sur notre programme en restant plus longtemps au nord du Laos et il va nous falloir choisir si nous voulons voir tout ce que nous souhaitions dans le peu de temps qu’il nous reste avant de quitter l’Asie. Nous quittons donc notre rythme tranquille de voyageurs pas presses pour essayer d’avancer un peu plus vite. Chiang Mai a beau etre agreable, nous ne lui trouvons rien de vraiment extraordinaire et nous reservons des billets de train pour apres demain, en direction de Sukhotai, plus au sud. Cela fait plaisir de pouvoir enfin voyager en train apres toutes ces heures epuisantes de bus, surtout que l’achat du billet se fait en anglais et sans aucune difficulte. Meme les tuk tuks avec qui nous apprehendions les negociations, de peur de nous faire constamment voler, sont finalement plutot honnetes et toujours sympathiques. C’est bien agreable de retrouver un pays aussi confortable apres d’autres ou le moindre detail devenait complique. Nous nous sentons presque de retour en Europe ici, avec en plus le sourire et la gentillesse des thailandais, car nous sommes partout tres bien accueillis.

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