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Les 3 facettes du Caillou

12 Juin 2005

Un des charmes de la Nouvelle Calédonie est de pouvoir changer du tout au tout de paysage en quelques kilomètres.


Tout d’abord, le lagon de rêve : eh oui, il existe encore des paradis tropicaux comme on en rêve le lundi matin dans la grisaille, quand il pleut dehors, que votre tartine vient de tomber côté confiture et que vous attendent quelques kilomètres de bouchons. Si vous êtes fortuné, vous pouvez même y loger pour quelques nuits, dans de si typiques farés sur pilotis... je vous laisse deviner le prix de la chambre. Sinon, vous pouvez comme moi venir y passer la journée avec mon ami le bateau taxi. Au programme, sable blanc, eau turquoise, coraux multicolores et calme absolu... pfouh ça fait du bien !
L’île ou plutôt l’ilôt en question n’est qu’à quelques miles marins de Nouméa, qu’on aperçoit au loin sur l’horizon mais pourtant c’est un autre monde.


Dès que l’on sort un peu de la ville, on retrouve le Sud, région sauvage parcourue par de rares routes ou pistes, pays des mines à ciel ouvert qui ont permis de créer quelques villages isolés. Les panneaux indicateurs donnent le ton : "prochain village, Yaté, 54 kilomètres". On traverse des kilomètres de montagnes rouges vif (à cause du minerai qu’elles contiennent), parfois balafrées par les pistes ou les anciennes mines abandonnées, et couvertes d’une végétation typique : le maquis minier, quelques rares arbres et des buissons. Après quelques cols et de nombreux lacets, voici le parc naturel de la Rivière bleue... et en effet la rivière est bien bleue, voire mauve quand elle rencontre le sol rouge.

Au menu aujourd’hui, la forêt noyée. Voici la recette : prenez une jolie forêt qui n’a rien demandé à personne, construisez un barrage immense en aval de la rivière pour produire de l’électricité et voici la rivière qui se transforme en lac et les arbres qui prennent un bain de pieds prolongé ! Le plus étrange est que la construction du barrage date de plus de 20 ans mais que la forêt noyée est toujours là, résistant vaillamment au temps. Sur la photo ci-dessous, on aperçoit une partie de la rivière transformée en lac.


Autre versant, toujours dans le même parc, autre climat : la forêt humide. Fini le maquis et la sécheresse, explorateurs en herbe vous pouvez sortir votre machette. Ici la végétation est tropicale, exubérante. On peut y voir un houp géant (pour information, le houp est un arbre et non une danse exotique ou un animal étrange) qui avec ses 20 mètres de haut rivalise avec les palmiers dans la recherche de la lumière, voire même un araucaria (toujours pour info, c’est toujours un arbre ressemblant cette fois un peu à un sapin) qui a poussé dans le tronc géant d’un houp, s’en servant ainsi comme marche pied pour prétendre à un peu de soleil (photo ci contre : le toit de palmiers dans la forêt). Parcourant des pistes détrempées qui prennent cette fois une agréable couleur orange (!), on se demande pourquoi les nuages restent obstinément accrochés à ce coin de montagne...en tous cas, la végétation ne s’en plaint pas, elle.
Attention, au détour d’un sous bois les plantes carnivores vous guettent (photo ci-dessous) : bon, d’accord, il paraît qu’elles ne mangent que les insectes, attirés dans la cavité qui leur sert de bouche et ensuite digérés lentement une fois le "couvercle" fermé mais quand même, surveillez vos doigts, on ne sait jamais !


Et, surprise, je vous laisse imaginer l’état de la voiture une fois les kilomètres de pistes bien parcourus... voilà qui va faire désordre de retour à Nouméa l’européenne ! (précision pour ceux qui s’inquiètent, le bâtiment vermoulu derrière la voiture est bien un "refuge" mais il s’agit d’après la carte du parc d’un "ancien refuge", ne reste plus qu’à espérer que les nouveaux ne sont pas dans cet état !).

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