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Des glaciers a gogo

Lundi 5 Mars, Twizel

Nous nous reveillons avec un ciel encore plus bleu qu’hier et toujours la silhouette impressionnante du Mont Cook au loin, decidement nous avons vraiment de la chance avec la meteo. Nous partons tot pour le parc national du Mt Cook, qui offre plusieurs possibilites de randonnees autour de cette montagne majestueuse et des glaciers qui la bordent. Le long des 50 km de route qui nous conduisent a l’interieur du parc, nous longeons le lac Pukaki, deja apercu hier, et admirons ses eaux rendues laiteuses par les sediments des glaciers. Nous commencons la journee par deux petites randonnees faciles qui nous emmenent a la decouverte du glacier Tasman et du lac du meme nom. Nous passons les Blue Lakes (lacs bleus), pas vraiment dignes de leur nom puisqu’il s’agit plutot de flaques verdatres et arrivons a un point de vue sur le glacier. Celui-ci differe de l’image traditionnelle que l’on se fait d’un glacier puisqu’il est couvert de roches et d’eboulis erodes lors de sa progression. La glace ayant fondu et la taille du glacier ayant diminue, ces eboulis recouvrent maintenant entierement ce qui reste de glace, la cachant a notre vue. La vue de cette masse grisatre et des enormes blocs de rochers emportes par son avancee inexorable reste quand meme impressionnante. Nous poursuivons ensuite par un autre chemin jusqu’au lac cree par la fonte du glacier un peu plus bas. Des bateaux a moteur bourdonnants s’obstinent a balader les touristes en mal de sensations fortes sur le lac, soit disant pour leur permettre de mieux voir le glacier, mais nous avons une aussi jolie vue de notre sentier. Nous retournons au parking non sans marquer une petite pause dans le refuge flambant neuf construit au depart du sentier. L’immense batiment vitre tout en bois est surprenant et nous repondons de maniere tres favorable au sondage distribue a l’interieur nous demandant notre avis sur le parc naturel et ses installations. Nous n’avons jamais vu des sentiers aussi bien balises et entretenus ni d’ailleurs refuge ou toilettes aussi luxueux, bien loin des amenagement souvent rudimentaires rencontres d’habitude en montagne. Apparemment, les neo zelandais apprecient la nature et ne regardent pas a la depense quand il s’agit de l’amenager pour le confort des promeneurs.

Nous passons ensuite aux choses serieuses avec une randonnee plus longue dans la Hooker Valley. Bien que longue, la promenade est sans reelle difficulte, si ce n’est le vent qui souffle en tempete, au point que c’est franchement desagreable par endroits. Nous traversons deux vertigineux ponts suspendus et je ne suis qu’a moitie rassuree de sentir leurs planches tanguer sous mes pieds. Le sentier est bien trace, pas de risque de se perdre, et par endroits on a meme installe des chemins formes de planches posees sur le sol afin je suppose que les promeneurs marchent tous au meme endroit et n’abiment pas les plantes environnantes. C’est surement efficace mais cela donne plus l’impression de se promener dans son jardin que celle de faire une reelle randonnee dans un parc national ! Nous longeons plusieurs glaciers differents que nous admirons au loin, jusqu’a atteindre notre but final, encore un lac de glacier domine par le Mont Cook. De petits icebergs formes par les morceaux tombes du glacier flottent meme a sa surface. Le paysage est tres joli mais finalement pas si different de ceux que nous rencontrons lors de nos randonnees dans les Alpes. Du coup, meme si nous passons une bonne journee, nous ne pouvons nous empecher d’etre un peu decus : je pensais la Nouvelle Zelande beaucoup plus surprenante et differente de la France, c’est un peu dommage de venir si loin pour retrouver des paysages que l’on a chez nous.

Le soir, nous retournons en voiture jusqu’a Twizel, la petite ville la plus proche de notre logement. Nous hesitons entre diner au restaurant ou profiter de notre grande cuisine pour nous faire a manger (et faire des economies) et optons finalement pour la seconde solution. Il faut dire que la cuisine proposee par les restaurants locaux ne nous met pas l’eau a la bouche malgre les descriptions dythirambiques que fait le Lonely Planet de la gastronomie neo-zelandaise. On trouve surtout des pubs ou des restaurants se la jouant branche et a la mode et ils proposent des plats sans grande originalite, pates, viandes ou poissons grilles, souvent tres chers. Bon, il faudra quand meme que nous goutions le fameux agneau du pays mais en attendant, hier nous avons fini au restaurant thai, pris d’un acces de nostalgie. Nous devalisons le rayon fruits et legumes du supermarche, bien contents de trouver des produits frais. Contrairement a ce que j’aurais imagine d’un pays qui semble ecolo dans l’ame et proche de la nature, les neo-zelandais semblent les champions de la nourriture industrielle et de la junk food. Le guacamole reussit l’exploit de contenir 1% d’avocat (!) mais plein de graisse, lait en poudre ou autres ingredients n’ayant rien a faire la, les yaourts sont a la gelatine et souvent aux edulcorants, il est impossible de trouver du vrai jus d’orange mais seulement des melanges de jus concentre, sucre et aromes. Le fromage malgre des noms francais ronflants de brie ou camembert est le plus souvent insipide tandis que le terme hoummous designe non pas une puree de pois chiches mais n’importe quelle pate a tartiner bien chimique, aux aubergines, au potiron, aux tomates sechees ou autres ! Bref, nous avons du mal a remplir notre panier de pique nique et pour ce soir nous contenterons d’une bonne salade faite maison. Nous nous regalons de trouver enfin des legumes frais a la grande stupeur de la jeune allemande avec qui nous partageons la cuisine de l’hotel ce soir et qui reste fidele au repas par excellence des routards, pates et sauce tomate. Elle n’en revient pas de nous voir manger des avocats avec du thon et passer du temps a couper plein de legumes bizarres. Peut etre donnons nous une fausse image de la renommee cuisine francaise, toujours est il que nous sommes bien contents de notre diner maison.

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