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La fabrique de chignons

Dimanche 1er et Lundi 2 Avril, Hanga Roa

C’est dimanche et apres notre grande randonnee d’hier nous n’avons pas envie de trop nous fatiguer aujourd’hui. Pour moi, le programme est tout trouve : je vais enfin pouvoir essayer la piscine naturelle creusee dans les rochers a cote du village et permettant de se baigner a l’abri des rouleaux enormes de l’ocean. L’endroit est presque desert et c’est un vrai bonheur de retrouver maillot de bain et eau a une temperature agreable apres trois semaines de Nouvelle Zelande a subir la pluie et le temps automnal. Le spectacle de l’ocean se brisant sur les rochers qui protegent cette crique ajoute encore au plaisir de la baignade. Thibaut n’est pas tente par un bain et prefere ecrire ses chroniques a l’ombre tandis que je me laisse flotter a la surface de l’eau. Nous dejeunons au minuscule restaurant tenu par une adorable dame de l’ile et comportant trois petites tables en terrasse et a peine plus a l’interieur. C’est devenu notre cantine et la proprietaire est toute contente de nous voir revenir regulierement, nous accueillant avec un grand sourire. Cela nous permet de dejeuner a un prix modique, loin des chers restaurants pour touristes, et de profiter de delicieux jus de fruits frais et de la specialite chilienne, le completo, un hot dog agremente de puree d’avocat, de tomates et d’oignons frais avec un filet de mayonnaise dont nous ne nous lassons pas. L’apres midi est tout aussi oisif puisque nous le passons a lire, a contempler les flots et a profiter du magnifique coucher de soleil. Ce petit bout d’ile est decidement bien agreable pour laisser les jours s’ecouler en profitant du calme et de l’isolement.

Le lundi, nous avons retrouve notre motivation pour de nouvelles explorations et partons a la recherche de la carriere des Pukaos. Les pukaos sont ces parures rouges en pierre que portent les Moais au dessus de la tete. On n’est pas vraiment sur de ce qu’ils representaient, chignons teints en rouge ou chapeaux mais de nombreuses statues en etaient coiffees. Ces gigantesques chignons sont realises dans une pierre rouge distincte de celle utilisee pour les Moais et avaient donc leur propre carriere a quelques kilometres du village. La promenade pour s’y rendre est un peu moins agreable puisqu’elle passe par l’unique route de l’ile. On ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de circulation, l’ile comptant plus de chevaux que de voitures, le probleme est que ce sont essentiellement de vieux camions ou pick ups poussifs qui nous doublent dans un bruit d’enfer. En plus, la chaleur se fait encore plus sentir a l’interieur des terres et bien sur toujours pas un pouce d’ombre vue l’absence d’arbres. Nous ne sommes pas surs de la route, n’ayant toujours pas trouve de carte adequate, et sommes donc soulages quand nous arrivons a la bifurcation pour la carriere, indiquee par un panneau de bois. La route devient plus agreable, flanant a travers les jolies collines parfaitement rondes et ce sont cette fois un ou deux cavaliers qui nous doublent au lieu des voitures.

La carriere proprement dite se devine a peine, il ne reste qu’une excavation aux pentes arrondies par le temps et couvertes d’herbe. Par contre, quelques chignons abandonnes en cours de fabrication ne laissent aucun doute sur la finalite du lieu. Ces pierres sont impressionnantes, chacune est plus haute que nous et semble intransportable et pourtant ce ne sont que les coiffes des statues... on vous laisse imaginer le reste. Cet endroit situe a l’interieur des terres et au sommet d’une colline offre egalement une vue superbe sur les environs, laissant apercevoir le vert flamboyant des collines et les volcans plus hauts dominant le paysage. Apres avoir pique nique a l’ombre (miracle un bouquet d’arbres a survecu ou plutot a du etre replante), nous reprenons le chemin du retour. Cette fois, nous savons ou nous sommes et pouvons emprunter une piste de terre plus agreable que la grande route qui nous amenera au village.

Notre soiree se passe une fois de plus a la caleta, ce petit port des pecheurs situe dans le village, decidement bien agreable pour contempler les vagues et le coucher du soleil. Cette fois nous avons de la chance, puisqu’en plus du spectacle offert par les nombreux surfeurs pascuans qui viennent defier les rouleaux, nous avons une invitee surprise. Une tortue marine a decide de se rendre en ville et vient nonchalamment longer la petite crique, nous gratifiant de jolis plongeons et de jeu de nageoires. Nous la contemplons emerveilles quelque temps avant qu’elle ne decide de faire demi tour et ne reparte plus au large hors de notre vue. Il nous reste les surfeurs, toujours aussi acharnes puisque certains restent dans l’eau bien apres le crepuscule a la recherche de la vague parfaite, et le coucher du soleil dans les nuages sur l’horizon.

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