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Une forteresse presque imprenable

Dimanche 29 Avril, Cafayate

Nous commencons la journee par une promenade sans but precis dans les environs du village, le long du fleuve qui le borde. Le terme fleuve est d’ailleurs usurpe en cette saison puisque, comme pour beaucoup de cours d’eau de la region, celui-ci est a sec la majeure partie de l’annee, ne se remplissant que lors des fortes pluies d’ete. Le lit du rio est tres large, laissant imaginer combien il doit etre impressionnant a cette saison mais pour l’instant il ne s’agit que d’une zone poussiereuse de plus. Le hasard de nos pas nous amene jusqu’a la bodega La Banda, une des nombreuses vignes de la region. Cafayate est repute pour son bon vin, le climat chaud et sec favorisant la pousse des raisins et les alentours du village comptent de nombreuses bodegas comme celle-ci. Nous sommes curieux d’en savoir plus sur le vin argentin et, comme la visite des bodegas fait partie des attractions touristiques de la region, nous decidons d’en profiter pour faire une petite degustation gratuite. Nous rejoignons un groupe d’argentins tout juste debarques de leur bus pour la visite guidee. En guise de visite, il s’agit plutot d’un tour express des installations, boucle en a peine dix minutes sans que nous ayons appris grand chose. Nous contemplons quand meme le petit musee cense apporter une caution historique certifiant de l’anciennete de cette exploitation (et donc de sa qualite ?) et sommes impressionnes par les enormes tonneaux et les encore plus grosses cuves. Tout ca me parait plus industriel que familial, malgre le discours contraire de notre guide, et ce n’est pas la degustation qui suit la visite qui nous convainct du contraire. Les argentins semblent venus juste pour profiter d’un verre gratuit et se ruent sur le serveur des qu’il sort les verres. Nous sommes encore en train de deguster notre vin blanc qu’ils enchainent deja sur le rose puis le rouge, sans doute ont-ils un programme de visite charge puisqu’a peine achetees quelques bouteilles ils sautent deja dans leur bus. Le vin ne nous parait pas terrible, le blanc n’a pas beaucoup de gout et le rouge est trop fort a mon gout, noye sous l’arome laisse par le vieillissement en fut de chene dont sont adeptes les vignerons d’ici. Peut etre avons nous choisi la mauvaise adresse, nous essaierons d’en tester une autre demain !

Une fois n’est pas coutume, c’est en taxi que nous partons cet apres midi visiter les ruines de Quilmes a une petite heure de route du village. Il faut dire que les bus pour s’y rendre sont plutot rares et que nous avons trouve un autre couple de francais avec qui partager le taxi, ce qui le rend beaucoup plus abordable. Notre chauffeur est tres sympathique et nous fait la conversation sans se preoccuper de nos difficultes a comprendre tout ce qu’il raconte a toute allure. Bien sur, il nous parle... de foot, voulant savoir de quelle equipe nous sommes les supporters ! Nous arrivons bientot sur le site de Quilmes, ruines en partie reconstituees d’une importante forteresse des indiens locaux. Ceux-ci resisterent longtemps aux colonisateurs espagnols et on comprend vite pourquoi en voyant leurs constructions. Le village est immense pour l’epoque et adosse a la montagne dont les flancs sont entierement recouverts de murs de defense et de postes de garde avances. Les murs des maisons du village ont ete remontes et donnent une idee de l’ampleur et de l’organisation des constructions. Nous grimpons jusqu’a mi hauteur de la forteresse, par un impresionnant sentier serpentant entre pierres et cactus et profitons du panorama incroyable qui s’offre alors a nous. Nous avons une vue degagee sur tout le desert alentour, peuple uniquement de cactus et rares arbustes et ne risquons pas de manquer un quelconque ennemi qui s’aventurerait par la.

Une fois redescendus, nous profitons d’un quart d’heure de gloire puisque nous voici interviewes par la television locale qui realise un reportage sur le tourisme dans la region. Tentant de repondre aux questions avec mes quelques mots d’espagnol rudimentaire, je maudis Thibaut qui m’a entrainee dans cette galere ! Nous n’avons meme pas droit a une cassette de cette immortelle interview, dommage ce devait etre drole a voir. En bons francais, nous sommes invites pour l’apero par le couple de voyageurs avec qui nous avons partage le taxi. En compagnie de deux autres touristes americains, nous partageons une bouteille de vin local (meilleur que celui de ce matin) et un fromage offert par le patron de l’hotel, en discutant de nos voyages respectifs. Nous pensions etre les seuls a passer autant de temps a flaner a Cafayate mais sommes battus a plate couture par les americains qui sont la depuis deux semaines. Il faut dire qu’ils sont en pleine redaction d’un livre pour l’un et d’une piece de theatre pour l’autre et ont trouve plus sympathique et surtout moins cher de venir ecrire en Argentine. Voila une idee a creuser, peut etre pourrions nous justifier de notre sejour par la redaction de nos chroniques de voyage ?

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