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Mais ou sont passes les touristes ?

Samedi 14 Octobre, Senggigi

Nous n’avons pas vraiment trouve d’alternative au shuttle bus bordelique par lequel nous sommes arrives ici et sommes donc contraints de refaire le meme trajet en sens inverse. Heureusement, cette fois nous allons moins loin puisque nous n’allons pas jusqu’a Bali mais nous arretons a Senggigi, plage situee sur la cote de Lombok. Alors que nous prenons tranquillement notre petit-dejeuner dans la cour de l’hotel, nous remarquons une carriole a cheval qui attend dans la rue, juste devant la porte. Bien sur, quand nous sortons avec nos sacs a dos, son proprietaire se propose de nous emmener jusqu’a l’embarcadere : comment a-t-il su que nous prenions le bateau aujourd’hui, mystere, mais nous sommes encore une fois epates par la vitesse a laquelle circule l’information ici. Sur la plage, nous retrouvons le bazar habituel de bateaux prets a partir mais qui ne partent pas, de rabatteurs examinant les billets des touristes (tous identiques, au nom de l’agence emettrice pres) et se disputant avec certains qui apparemment n’ont pas le "bon" billet (pas de chance) et de touristes attendant sagement qu’on veuille bien leur indiquer dans quel bateau
monter.
Au bout d’un quart d’heure, le signal de depart est donne et les
touristes charges aleatoirement dans deux beaux prahus, ces pirogues
indonesiennes typiques a la proue ornee d’yeux et aux longs balanciers de chaque cote permettant d’equilibrer le bateau. Nous profitons de la croisiere, sous le ciel bleu et dans l’air frais du matin en regardant notre jolie ile s’eloigner. A l’arrivee, nous affrontons a nouveau la mafia des rabatteurs et vendeurs de tout poil et, bien entraines, foncons tete baissee et sac au dos en les ignorant tous et en repondant "non" a toute sollicitation. Tellement bien entraines d’ailleurs, que Thibaut refuse d’ecouter un policier (vrai ou faux... on a toujours des doutes ici) qui veut nous faire passer par un cote de la gare routiere alors que nous avons repere sa porte centrale. Tres vexe, le policier s’entretient avec ses collegues sur (je suppose) la tete de pioche des occidentaux qui refusent d’ecouter les consignes et, une fois arrives a bon port, nous nous faisons de nouveau expliquer que cette entree n’etait pas la bonne, non mais.

Une petite heure de minibus plus tard, cette fois un peu plus confortable car nous avons pris la compagnie nationale apparemment moins folklorique que ses collegues, nous voila a Senggigi, station balneaire reputee de l’est de Lombok. Nous nous posons dans un superbe hotel en bord de mer, pas du tout dans nos prix normalement mais qui pratique des tarifs discount vu que nous sommes en basse saison. La vue des transats poses a l’ombre sur la pelouse est vraiment trop tentante ! Nous partons tester la longue plage de sable quasi deserte, elle aussi fort tentante, mais dechantons vite : a 10 cm du rivage, et tout le long de la plage, s’etend une frange de detritus varies, emballages, sacs plastiques, bouteilles flottant negligemment dans les vagues. Ce n’est vraiment pas ragoutant et nous nous demandons de quelle decharge en bord de mer proviennent ces dechets emportes par les courants. Nous nous rabattons donc sur les transats puis sur la terrasse, un violent orage qui a eclate en debut d’apres-midi nous empechant de mettre le nez dehors. Une fois le soleil revenu, nous partons visiter la ville et la trouvons bien calme : quelques restaurants et agences de voyages, certains fermes, et pas un touriste a l’horizon, a croire que nous sommes seuls a loger ici. D’ailleurs des hordes de taxis desoeuvres tentent de nous alpaguer des que nous mettons un pied hors de l’hotel ! L’ambiance est un peu deprimante, on a l’impression d’etre dans une station balneaire francaise au mois de novembre. L’avantage c’est que nous avons la plage pour nous seuls et que nous profitons ainsi d’un beau coucher de soleil sur Bali adosses a des prahus avec quelques groupes d’indonesiens du coin. Nous rentrons par une longue promenade cote plage, decidemment plus agreable que le village. Le soir, pour diner, c’est encore pire : nous ne pouvons meme pas jeter un oeil vers la carte d’un restaurant sans qu’un ou deux serveurs en sortent, nous mettant de force un menu entre les mains en nous vantant les merites de l’endroit. Certains attendent meme dans la rue pour nous attraper au vol et tenter de nous guider jusqu’a chez eux. Comme nous avons horreur de ca, nous refusons toute proposition et filons tete baissee, avant de nous concerter et de nous rendre discretement dans un petit resto thai repere ce midi. Je ne sais pas ou sont passes les touristes mais la vie n’a pas l’air facile pour les restaurateurs et hoteliers de Senggigi ! Est-ce la consequence des visas reduits a 30 jours, des attentats de Bali ou tout simplement la basse saison ? En tous cas, cela nous fait drole d’etre ainsi seuls au monde.

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