Partis faire un tour... à vélo

Accueil > Carnets de voyage TDM > Bolivie > Les courses au marché

Les courses au marché

Samedi 16 Juin, Coroico

Isolés au sommet de notre colline à quelques kilomètres de distance et surtout quelques centaines de mètres de dénivelé du village, nous n’avons pas beaucoup d’alternatives pour le choix d’un endroit où dîner. Hier soir nous avons tenté le restaurant de l’hôtel mais notre soirée ne nous a pas donné envie de renouveler l’expérience. Isolés à une table de fortune dans le salon, toutes celles de la terrasse étant déjà prises par les autres hôtes, nous avons attendu plus d’une heure que la cuisinière bougonne et pas vraiment stressée nous apporte enfin un des rares plats disponibles à la carte, à savoir du riz frit pour Thibaut et des spaghettis pour moi. Soit le temps de cuisson des spaghettis boliviens est spécialement long, soit cet hôtel a un petit problème d’organisation... Vu l’accueil plutôt froid et sans enthousiasme que nous avons reçu hier à notre arrivée, nous penchons plutôt pour la seconde hypothèse. Heureusement, nous avons la chance d’avoir une très jolie cuisine dans notre petite maison toute équipée et comptons bien en profiter pour nous concocter de bons petits plats, un vrai plaisir après tous ces mois sans cuisiner. Et ça tombe bien, la région de Coroico est réputée pour l’abondance de ses fruits et légumes, produits à foison sous ce climat tropical. Ce matin, nous partons donc en expédition en direction du village et du marché qui est censé s’y tenir tous les matins.

Nous descendons de notre perchoir par un sentier qui coupe en ligne droite à travers les lacets de la route et arrivons rapidement au village que nous n’avions fait qu’entrapercevoir hier. Le tour est vite fait : quelques rues pavées bordées de petites échoppes, une place centrale où se concentre le peu d’animation (quelques taxis endormis comme hier, quelques habitants prenant le frais, les terrasses de café) et le fameux marché qui déborde de la place vers les rues adjacentes. Nous avons l’impression d’être revenus en arrière sous les tropiques asiatiques et avons bien du mal à nous croire en Bolivie, ne serait-ce le costume traditionnel des vendeuses. Après un premier tour de reconnaissance pour juger de ce que le marché a à nous proposer, nous entamons nos emplettes. Pour les fruits et légumes frais, c’est tout simple : il suffit de choisir parmi les nombreux stands regorgeant de beaux fruits bien mûrs et appétissants. Pour l’épicerie et les autres produits dont nous pourrions avoir besoin, c’est plus difficile. Les magasins sont de toutes petites épiceries où les marchandises s’entassent sur des étagères et où il faut demander au vendeur ce dont on a besoin. Cela ne fait pas notre affaire, puisqu’il nous faut d’une part trouver le mot espagnol et surtout avoir une idée de ce que l’on peut trouver ou pas dans un si petit village perdu. Le marchand n’est pas non plus enchanté à l’idée de puiser quelques centaines de grammes de riz dans un des énormes sacs qui encombrent le plancher de sa boutique. C’est d’ailleurs le seul inconvénient de cet agréable marché : nous sommes quasiment les seuls blancs à arpenter ses allées et notre présence semble parfois déranger. Nous patientons longuement devant les stands sans que la vendeuse daigne s’intéresser à nous, personne ne répond à nos bonjours ni à nos mercis, aucun sourire, pas un mot, bref l’atmosphère n’est pas franchement cordiale. Cela ne nous empêche pas de remplir quelques énormes sacs de victuailles diverses, essentiellement les fruits et légumes frais dont nous souhaitons profiter.

Chargés de nos provisions, il nous faut maintenant nous attaquer à la rude montée jusqu’à l’hôtel, nous n’allons quand même pas payer un taxi à chaque fois et un peu de sport nous fera du bien. Nous tentons une ruse en prenant le chemin d’un hôtel restaurant tenu par des français et recommandé par notre guide, qui devrait normalement se tenir à mi chemin de notre trajet. Nous ne regrettons pas notre décision, d’une part parce que chargés comme nous le sommes nous sommes bien contents de pouvoir marquer une petite halte et ensuite parce que leur cuisine délicieuse est un vrai moment de plaisir. Comme en plus la terrasse offre une vue magnifique sur les environs, que nous ne nous lassons pas de contempler, nous en profitons malgré les moucherons qui entreprennent de nous dévorer. Je craque au passage pour de jolis bijoux en oeil de tigre vendus par une française expatriée ici et qui compte sur les touristes de passage pour écouler sa production. Bien rassasiés, nous pouvons attaquer la dernière montée et regagner notre bungalow pour un après midi de farniente bien mérité. Terrasse, hamac, table pour écrire ou intérieur avec vue panoramique, nous alternons les différents lieux qui nous sont offerts sans nous ennuyer une seconde. La soirée se passe tranquillement aussi : une rapide douche avant le coucher du soleil, la douche étant située en plein air et le froid tombant vite, un dîner maison à base de guacamole et de salade de riz (le comble de la gastronomie pour nous, vous ne pouvez pas réaliser !) et un bon bouquin avant de dormir, c’est parfait.

Jour précédent : La route de la mort... au loin ! Sommaire : Bolivie Jour suivant : Frayeurs nocturnes