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Le trek de Juara

Jeudi 31 Août

Malgre le temps toujours aussi gris, nous decidons de partir quand meme pour le trek et nous nous motivons en nous disant que comme ca au moins nous aurons moins chaud ! Comme nous sommes de vrais sportifs (si, si, je vous jure), nous ne reculons devant aucune difficulte et choisissons d’aller a pied de notre hotel jusqu’au village de Tekek, principal bourg de l’ile et point de depart du sentier qui va nous permettre d’atteindre la cote opposee. Le trek proprement dit dure d’apres le guide entre 2h (pour les sportifs) et 3h (pour les autres), dont une montee plutot rude. Le chemin de notre hotel a Tekek devrait quant a lui nous prendre environ 1h... allez hop, ca nous servira d’echauffement !
Munis du kit de survie indispensable special ile deserte (creme solaire, trousse a pharmacie, maillot de bain, bouquin... euh bon d’accord, celui-ci etait peut etre en trop), nous partons donc de bon matin ou presque. Une heure plus tard, apres une randonnee presque facile le long de la cote, nous arrivons a Tekek et entreprenons de chercher le sentier qui nous interesse et qui bien sur n’est pas fleche. Nous nous sentons un peu deplaces dans ce village peuple quasi exclusivement de malaisiens et qui accueille tres peu de touristes, d’autant plus qu’aujourd’hui est le jour de la fete nationale (l’equivalent de notre 14 juillet) et que tous les villageois ont sorti leur costume du dimanche. Les voitures et les maisons sont toutes pavoisees du drapeau malais et les gamins exhibent fierement leurs bicyclettes, ells aussi decorees de drapeaux ! Dans nos tenues de baroudeurs occidentaux et avec nos grosses chaussures de randonnee, nous ne passons pas inapercus. Nous finissons par trouver le sentier, apres qu’un taxi muni d’un gros 4x4 nous ait propose de nous emmener a Juara en voiture. Nous nous demandons de quelle arnaque il peut bien s’agir, le seul acces a Juara etant soit le bateau, soit le sentier que nous comptons emprunter et qui n’est absolument pas carrossable. Peu importe, nous lui expliquons que nous preferons marcher !

En route ! Plus que 800 marches a grimper...

La montee est en effet rude : malgre le temps couvert il fait tres chaud et le sentier est plutot raide. Il alterne des marches en beton et du crapahutage sauvage entre rochers, racines et feuilles mortes la ou la nature a repris ses droits. Heureusement le chemin est bien trace et nous ne risquons pas de nous perdre. La jungle est toujours aussi belle et nous croisons des arbres immenses, des racines enchevetrees et des lianes qui partent a l’assaut des poteaux electriques. Nous voyons aussi quelques singes qui, comme a leur habitude, nous guettent discretement depuis les arbres, une drole de bestiole tres agile quelque part entre le lemurien et l’ecureuil (desolee pour la precision) et un gros lezard muni d’une crete impressionnante agrippe a son arbre. Au bout d’un heure et quart, nous sommes soulages de voir que le sentier ne grimpe plus, puis redescend legerement et que nous devons donc etre arrives au sommet. La jungle est tellement dense que nous n’avons aucune idee d’ou nous sommes et que, sommet ou pas, nous ne voyons que des arbres et absolument pas la moindre trace de la cote. Moi qui esperais avoir une jolie vue sur l’ile, c’est rate !

La plage deserte de Juara


La descente se fait par une sorte de chemin en beton assez raide qui acheve de nous epuiser, surtout quand nous sortons du couvert des arbres et que le soleil tape. Nous croisons plusieurs gros 4x4 qui montent remplis de passagers et nous demandons ou ils peuvent bien aller : pique niquer au sommet ? Quelle drole d’idee ! Arrives au village, nous sommes accueillis par un "welcome to Juara" tout sourire lance par deux trois malais qui attendent dieu seul sait quoi a l’entree du village. Apres un bon bain reparateur sur une plage deserte (et reellement superbe), nous cherchons un endroit ou manger. Pas evident car le village semble deserte par les touristes, les chalets des hotels semblent aux trois quarts vides, plusieurs restaurants sont ferrmes et nous ne croisons pas un chat, a part quelques poulets d’une taille impressionnante eleves par les villageois. Nous finissons par denicher une petite terrasse sur la plage, le "Cafe Bushman" dont le proprietaire qui semble a moitie endormi (ou du moins pas trop stresse) et surpris de voir des clients nous prepare un delicieux riz frit bushman dont nous nous regalons. Nous avons le restaurant et la plage pour nous tous seuls et en profitons bien en attendant le bateau de retour. Et oui, les horaires affiches a l’entree du village nous ont confirme qu’il existait bien un "sea bus" a 14h45, ce qui nous evitera de payer le cout exorbitant d’un bateau taxi (personnellement, je n’ai absolument pas envie de refaire le chemin du matin dans l’autre sens, une fois par jour ca suffit, merci !). A 14h30, nous nous rendons donc confiants au restaurant epicerie qui semble vendre les billets de ce fameux sea bus pour nous entendre repondre par son proprietaire tres zen que non non "no sea bus today" (pourquoi ? nous n’en saurons rien... mais il est vrai que vu le nombre de touristes a Juara je ne vois pas a qui un bus, meme de mer, pourrait servir ! Tant pis, nous casserons donc notre tirelire pour le bateau taxi (non, non, toujours pas motivee pour rentrer a pied)... mais que nous dit notre nouvel ami ? "No boat, only car". Euh... comment ca des voitures ??? Nous finissons par comprendre qu’il existe maintenant une piste praticable en 4x4 qui relie Juara a Tekek, d’ou la presence de tous ces 4x4 et la proposition du taxi ce matin ! Et bien soit, nous irons donc en voiture, c’est beaucoup moins drole (et pas donne) mais nous n’avons pas vraiment le choix.

Enfin la pause !

Nous montons donc a bord d’un des rutilants (et impressionnants) 4x4 qui grimpe tout d’abord le chemin en beton en klaxonnant genereusement pour que ses collegues qui descendent le voient venir, le chemin faisant a peine la largeur d’un de ces monstres sur roues. Arrives en haut, surprise ! Notre chauffeur bifurque et continue a grimper sur une piste boueuse dotee d’ornieres profondes et de nids de poules impressionnants. Nous sommes secoues en tous sens et nous demandons ou nous allons ainsi mais le chemin finit par redescendre et, apres un beau detour et 45 minutes de cahots, nous arrivons a Tekek. Notre chauffeur nous apprend que cette piste vient d’etre tracee il y a quelques mois et que si nous revenons l’annee prochaine (?!) une route flambant neuve reliera les 2 villages. Je crois que le beau village de Juara va vite perdre sa merveilleuse tranquillite... et pas sur que ce petit paradis qu’est Tioman resiste encore longtemps au betonnage et a la tranformation en plage de luxe pour touristes, comme plusieurs autres iles en Malaisie... Sympathiquement, le chauffeur, qui semble avoir pitie de nous maintenant que nous lui avons raconte la randonnee que nous avons fait ce matin, nous depose tout au bout du village afin de nous rapprocher de notre destination. Une demi heure de marche plus tard, nous voila chez nous. Une bonne baignade et une douche plus tard, nous savourons la terrasse de notre bungalow pour le dernier soir !

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