Partis faire un tour... à vélo

Accueil > Carnets de voyage TDM > Chine > Repos force a Lijiang

Repos force a Lijiang

Samedi 25 Novembre

Nous devons partir ce matin pour Zhongdian, notre etape suivante au Yunnan et, pour une fois super organises, avons meme deja achete les billets de bus hier. Mais pas de chance, je me reveille au milieu de la nuit avec un bon mal de ventre et mal au coeur. A l’heure ou le reveil sonne, ca ne va pas mieux et je ne me sens absolument pas capable d’affronter 5 heures de bus sur des routes chaotiques dans cet etat. Apparemment, j’ai du manger hier soir quelque chose qui n’a pas plu du tout a mon ventre ! Nous sommes ennuyes car les billets de bus coutent quand meme assez cher et c’est idiot de les perdre alors que pour une fois nous nous etions organises a l’avance. Pendant que je me recouche, Thibaut part a tout hasard a la gare routiere pour essayer de negocier en chinois afin d’echanger nos billets pour demain. Nous avons peu d’espoir et pourtant, il revient victorieux une heure plus tard : non seulement il a reussi a se faire comprendre mais en plus nous avons deux sieges reserves dans le bus de demain, youpi. Reste juste a attendre que la salete que j’ai attrapee veuille bien passer... Je me recouche soulagee, bien contente de profiter d’un lit douillet avec matelas chauffant et couette, le tout dans une chambre agreable. Ce n’est deja pas drole d’etre malade loin de chez soi, autant pouvoir se reposer dans un endroit confortable.

Bien sur, quand je finis par me lever un peu plus tard, nous decouvrons un ciel tout bleu ou juste quelques nuages nous rappellent la grisaille d’hier, comme pour nous narguer apres notre excursion annulee. Ceci dit, nous avons bien fait de rester ici, nous pouvons enfin voir une grande partie de la fameuse montagne du Dragon de Jade dont le sommet pointu domine fierement les ruelles de la vieille ville. C’est sur que quand il fait tres beau, cette ville deja magnifique sous les nuages doit l’etre encore plus. L’apres midi, nous decidons de profiter de l’apparition miraculeuse de notre amie la montagne du Dragon Timide, qui a deja retrouve quelques nuages pour se cacher, pour aller visiter un grand parc bordant la ville, celebre justement pour son etang central ou se refletent les sommets enneiges. Malheureusement, la meteo n’est toujours pas avec nous et, le temps que nous atteignions le parc, le ciel est redevenu gris. Nous hesitons un moment devant les portes du parc ou un droit d’entree exorbitant est reclame aux touristes. Une pancarte en pur "chinglish", ce pseudo anglais bourre de fautes et de phrases incomprehensibles propre a beaucoup de sites touristiques chinois, tente de nous convaincre des merites de ce parc : construit par les empereurs, merveille de l’architecture chinoise, spectacle grandiose, etc, etc, les louanges ne manquent pas pour tenter de justifier le prix du ticket. Mais par ce temps grisatre et sans montagne a l’horizon, nous craignons d’etre decus et renoncons a notre balade.

A la place, nous traversons un quartier que nous n’avons pas encore explore : la nouvelle vieille ville, une invention typiquement chinoise. Selon un raisonnement bien chinois, c’est tout simple : la vieille ville authentique de Lijiang est saturee par le tourisme, les habitants sont peu a peu chasses de leurs maisons transformees en boutiques, plus rentables, et l’espace manque pour accueillir tous les groupes de touristes chinois desireux de se confronter a leur heritage culturel. Que faire ? Et bien tout simplement construire une nouvelle "vieille ville", semblable a la vraie mais creee de toutes pieces et neuve ou l’on pourra installer plus de magasins et d’hotels et accueillir plus de touristes... Pour cela, un quartier entier a ete ajoute en peripherie de la ville d’origine et on s’est empresse d’y batir maisons de bois et ruelles sur le modele de la ville ancienne. Seul petit souci, les architectes ont voulu etre rationnels et les rues sont tracees au cordeau, bien droites et se coupant a angles droit, bordees de maisons en bois toutes identiques dont pas un pan ne depasse par rapport a la voisine. Le tout a tres peu de rapport avec le joyeux fouillis de la vieille ville ancienne et de ses ruelles entremelees et toutes ces maisons neuves manquent singulierement de patine. Nous nous interrogeons sur cette drole de construction et sur l’avenir de cette si jolie ville confrontee a la pression touristique. Apres tout, l’idee de construire une seconde vieille ville pour preserver l’originale n’est pas si idiote mais peut etre faut-il etre chinois pour l’apprecier !

Jour précédent : Le dragon est dans les nuages Sommaire : Chine Jour suivant : Aux portes du Tibet