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Glaces !

Lundi 27 Novembre, Zhongdian

Notre chambre tout en bois qui paraissait si douillette hier avec le soleil s’est finalement revelee une vraie glaciere. Deja hier soir, une fois la nuit tombee, nous avons en vain essaye de lire un peu dans la chambre. Meme vetue de tous mes habits chauds et sous les couvertures, je grelottais et nous nous sommes finalement refugies dans un cafe, pas plus chauffe que l’hotel mais muni d’un providentiel poele a bois et de petites chaufferettes remplies de braises deposees sous les tables. Apres diner, j’ai abandonne l’idee de me doucher, vue la temperature regnant a la salle de bain, et me suis directement refugiee sous les piles de couvertures habillee comme pour aller skier. Finalement, nous avons plutot bien dormi mais ce matin le reveil est difficile. La buee a gele sur les fenetres de la chambre et une fine couche de glace couvre les vitres a l’interieur, je comprends maintenant pourquoi j’ai si froid. Sortir du lit est un vrai calvaire, surtout que j’ai deja tous mes habits chauds sur le dos ! Je ne me vois pas passer plusieurs jours a grelotter ainsi et nous decidons de demenager vers un hotel plus luxueux qui devrait etre muni de chauffage.

Nous avons repere une adresse qui a l’air plus sympathique que les hotels modernes anonymes du centre ville mais se trouve a 4 kilometres, a cote du grand monastere qui domine la ville. Motives par la perspective d’eviter une autre nuit comme celle la, nous remballons nos sacs et partons dans un bus de ville cahotant, sur des routes defoncees aux allures de bout du monde, vers le monastere. Une fois de plus, le paysage est a couper le souffle. A l’exterieur de la ville, les prairies d’herbe rase et seche et les collines s’etendent a perte de vue, butant contre les chaines de montagnes enneigees. Le ciel est uniformement bleu et le soleil brille, faisant etinceler la neige des sommets. Nous arrivons dans un petit village du bout du monde, surmonte de l’immense monastere tibetain, etage sur une colline, et dont la plateforme superieure recouverte d’or scintille au soleil. Tout autour, des dizaines de yacks broutent tranquillement et quelques murs de bois ou la paille seche rompent la monotonie du paysage. Nous grimpons dans le village a la recherche de l’hotel, marchant a tous petits pas en essayant de reprendre notre souffle. L’altitude se fait sentir et le moindre effort nous laisse essouffles et epuises. Certes, les vues alentour sont magnifiques mais nous prefererions les decouvrir sans les enormes sacs sur le dos ! Nous finissons par atteindre notre but, mais une grande deception nous attend : l’hotel est ferme et ne peut nous accueillir. Nous visitons une ou deux guesthouses alentour mais elles ressemblent a celles du centre ville et aucune n’offre de chauffage. Depites, nous n’avons plus qu’a faire demi tour et a reprendre le meme bus, direction notre point de depart.

Nous nous resolvons a essayer un des hotels modernes, un peu inquiets car les prix affiches sont exorbitants. Nous decouvrons en fait que les chambres sont beaucoup moins cheres qu’indiquees, une reduction substantielle etant offerte en cette morte saison trop froide pour les touristes. Miracle, la chambre que nous visitons est non seulement bien chaude grace a la reverberation du soleil sur les vitres et a l’absence des courants d’air propres aux maisons traditionnelles mais aussi munie d’un climatiseur - chauffage sur le mur. Je n’ai jamais ete aussi contente de voir un tel appareil, nous finissions par desesperer de trouver ou dormir sans finir congeles. Je suis tellement contente de pouvoir enfin me rechauffer que nous pique niquons dans la chambre sous la douce chaleur du soleil a travers les vitres. Il faut dire qu’ici les restaurants non plus ne sont pas chauffes, si ce n’est un petit poele au centre, et il ne fait vraiment pas bon etre frileux.

Nous ressortons profiter de la fin d’apres midi pour grimper jusqu’a un petit temple qui domine la ville. Bien que pas tres longue, la montee nous parait difficile a cause de l’altitude et nous marquons de nombreuses pauses. Nous profitons de tres jolies vues sur la ville et croisons de nombreuses vaches semblant poser pour la photo devant un fond de sommets enneiges. Le sommet de la colline est couvert de drapeaux a prieres multicolores. Imprimes de textes sacres que le souffle du vent agite et ainsi "lit", diffusant les paroles dans l’atmosphere, ces morceaux de tissus aux couleurs vives ou deja ternies par le temps sont accroches par dizaines aux arbres et arbustes. Du temple au stupa dore pendent des guirlandes de drapeaux lui donnant un air de fete. Nous ne trainons pas pour redescendre car, des le soleil couche, l’air devient glacial. Nous regagnons avec soulagement notre chambre confortable mais, surprise, celle-ci se refroidit inexorablement au fur et a mesure que la nuit tombe. Ce n’est pas grave, nous avons un chauffage sauf que quand je tourne le bouton seul de l’air froid s’en echappe. Nous patientons, essayons tous les reglages possibles en esperant qu’il finisse par chauffer mais rien a faire, aurions nous ete abuse par un hotel chinois ou les apparences comptent plus que la realite ? Mais a 19h, alors que je commence a franchement geler a nouveau, le miracle se produit et notre recalcitrant appareil souffle enfin de l’air bien chaud, le circuit devait etre coupe pendant la journee. Ouf, nous voila maintenant bien installes a l’abri du froid, nous allons pouvoir profiter un peu plus agreablement des beautes de la ville.

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