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Les elephants peintres

Mercredi 27 Decembre, Chiang Mai

Je traine depuis deux jours un bon rhume surement attrape apres les 2 journees glaciales de bateau au Laos et n’ai pas trop le courage de me lancer dans de grandes excursions. C’est pourtant notre derniere chance aujourd’hui d’aller voir des elephants dans un des camps ou ces braves betes sont protegees. Autrefois la Thailande et le Laos employaient des dizaines de pachydermes pour l’exploitation des forets ou ils servaient a transporter les enormes rondins de bois, particulierement dans les endroits les plus recules de la jungle. Mais avec la deforestation galopante et leur remplacement par des machines, les elephants se retrouvent au chomage et coutent trop chers a entretenir pour les familles qui les possedaient. Heureusement, l’essor du tourisme leur a trouve une nouvelle fonction et les camps d’elephants offrant spectacles ou promenades sur leur dos se sont multiplies. Une balade a dos d’elephant faisait partie de notre liste de cadeaux de Noel et je decide de surmonter ma fatigue pour saisir cette derniere occasion d’en profiter.

Nous nous rendons a pieds jusqu’a la gare de bus ou une charmante employee nous explique dans un anglais parfait comment nous y retrouver dans la jungle de minibus de couleur et de picks up qui assurent les transports locaux. Nous nous dirigeons vers celui qu’elle nous a indique mais on nous renvoie vers un autre en face, puis un 3e, bref personne n’a l’air decide a nous emmener. A force de perseverance, nous finissons par reperer le chauffeur du premier bus qui nous accepte a son bord et nous confirme qu’il va dans la bonne direction. Une demi heure plus tard, il nous depose devant les portes du Mae Sa Elephant Camp. Nous esperons ne pas etre decu car l’endroit est extremement touristique, coince entre d’autres attractions concues specialement pour le plaisir des etrangers comme entre autres la Ferme aux serpents ou le Jardin d’orchidees.

Nous payons l’entree (chere) et entrons dans le camp proprement dit, finalement beaucoup plus petit que ce que j’imaginais. Les photos, ages et noms de la cinquantaine d’elephants qu’il possede sont toutes affichees sur un grand tableau, accompagnes du nom de leur cornac. Nous ne tardons pas a voir quelques uns des pensionnaires puisque nous arrivons devant un grand enclos ou 4 ou 5 enormes elephants se promenent tranquillement en guettant les bananes apportees par les touristes. Une simple corde pas plus haute que la moitie de leurs jambes nous separent de ces monstres, qui ont quand meme les deux pattes avant attachees pour eviter qu’ils ne sautent cette ridicule barriere. C’est impressionnant de les voir de si pres, loin des grilles habituelles des zoos europeens. Les plus goulus se saisissent sans plus de facons de regimes entiers de bananes tenus trop pres d’eux par des touristes peu attentifs et les jettent directement dans leur bouche d’une trompe habile. Nous rendons egalement visite a un bebe elephant, ne il y a quelques mois et qui semble encore un peu tremblant sur ses jambes. Ce nourrisson de 2 metres de haut est couvert d’un drole de poil se dressant droit sur sa tete et lui donnant des airs de balais brosse. Il tete encore sa mere, ce qui ne semble pas des plus faciles quand on a la bouche encombree par une trompe.

Il est temps de partir pour l’attraction de la journee : la promenade a dos d’elephant. Nous embarquons a bord de nos montures grace a une plate forme de bois concue a cet effet et s’elevant a cinq ou six metres du sol... la hauteur de notre coursier. Le cornac est assis directement sur la tete de l’elephant, tandis que nous trouvons tant bien que mal une place dans une petite nacelle de bois fixee sur son dos. C’est assez etrange de passer de la plate forme a ce tout petit espace mouvant sur le dos de cette enorme bete. La promenade consiste en un petit tour de jungle autour du camp et nous donne l’occasion de constater qu’un elephant ca tangue enormement ! Heureusement que nous n’allons pas trop loin, je crois que j’aurais attrape le mal de mer. Nous terminons en offrant un bain de pieds bien merites a l’elephant dans la riviere voisine et croisons les doigts pour qu’il ne lui prenne pas l’idee saugrenue de nous arroser.

Nous assistons ensuite au spectacle donne par l’ensemble des elephants du camp pour les touristes reunis. Certaines des attractions sont si loufoques que l’ensemble pourrait etre ridicule mais le spectacle est sauve par la bonne humeur des cornacs (et des elephants ?) qui semblent profiter a fond de chaque nouvelle pitrerie. Nous regardons ainsi les elephants se livrer a un match de football improvise, jouer de l’harmonica, lancer des flechettes (et bien sur battre leur adversaire humain a ce jeu) et quand meme transporter d’enormes rondins de bois comme s’il s’agissait de pailles dans leur trompe. Leur adresse et leur capacite a executer les taches qu’on leur a appris est plutot impressionnante. Le clou du spectacle est la seance de peinture ou les elephants les plus doues sont places en cercle, chacun devant son chevalet muni d’une toile blanche. Leur cornac leur passe une palette de peinture ou ils trempent leur trompe avant d’executer finement les motifs voulus pour le tableau. Bien sur ils sont un peu guides par le cornac qui les aide a se positionner sur la toile mais le plus incroyable est qu’ils arrivent a executer de tres jolis tableaux, bouquet de fleurs ou meme... silhouette d’elephants ! Leurs oeuvres sont en vente a la boutique et permettent de recuperer quelques finances pour les pensionnaires du camp. Nous sommes vraiment contents d’avoir fait le deplacement jusqu’ici ou nous avons passe un excellent moment malgre l’affluence des touristes.

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