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Des paysages pas si originaux

Vendredi 9 Mars, Queenstown

Ce matin, le temps est toujours maussade sur Te Anau et nous nous hatons de filer de notre horrible hotel, pour une fois bien contents d’abandonner cette chambre en carton pate ou l’on entend le moindre bruit des voisins. Nous retrouvons le soleil quelques kilometres plus loin et je me rejouis d’avance de pouvoir admirer les paysages de bord de route ignores a l’aller. Finalement cela a du bon de devoir faire des allers retours ! Nous reconnaissons notre coin pique nique de l’avant veille, cette fois nettement plus accueillant. Le debut du trajet est une fois de plus plutot monotone du fait de la faible urbanisation de la Nouvelle Zelande : des kilometres et des kilometres a travers des paysages identiques de plaine avec quelques montagnettes au loin sans croiser le moindre village ou la plus petite habitation. Heureusement, un peu plus loin, nous rejoignons le lac Wakatipu, au bord duquel est construit Queenstown. Cette grande etendue d’eau calme est d’un beau bleu roi sous le soleil et la vue des montagnes pelees plongeant directement dans le lac plutot etonnante. La lumiere de Nouvelle Zelande est vraiment particuliere et met en valeur les paysages traverses, rendant les couleurs plus eclatantes, ce qui est encore plus flagrant en photo. Nous avions deja remarque le meme phenomene en Patagonie, peut etre est ce du a la proximite du pole ?

Nous retrouvons avec plaisir la petite ville de Queenstown et sommes cette fois un peu moins perdus dans la circulation toujours aussi dense. Apres quelques courses au supermarche pour prevoir notre repas du soir (nous comptons bien profiter de la superbe cuisine de l’hotel), nous nous garons devant l’hotel pour decharger nos bagages mais une mauvaise surprise nous attend : aucune cle de chambre n’est distribuee avant 14h, l’heure officielle du "check in". Decidement, ces auberges de jeunesse ne font pas vraiment dans le service au client, pas question d’etre arrangeants meme si la chambre est prete, l’heure c’est l’heure ! ll ne nous reste plus qu’a flaner un peu en ville en attendant le moment fatidique ou nous serons autorises a nous installer. Ceci fait, nous decidons de nous simplifier la vie en bouclant les dernieres reservations d’hotels qui nous manquent pour dans deux semaines (et oui, nous avons abandonne toute idee d’improvisation et sommes devenus prevoyants). L’auberge de jeunesse peut s’en charger, a condition bien sur que nous dormions dans d’autres etablissements affilies eux aussi a la meme chaine YHA. Nous commencons a comprendre pourquoi il est totalement impossible d’obtenir une chambre dans ce pays sans reservation : trois grandes chaines d’hotels peu chers pour routards se partagent le marche et tentent de fideliser leurs clients en les incitant plus que fortement a prendre la carte (payante) du groupe permettant d’obtenir des reductions sur les nuits. Pour amortir cette carte il faut passer pres de 20 nuits dans la chaine d’hotel concernee, autant dire que le gentil client n’a pas interet a vouloir aller dormir ailleurs. Et comme bien sur on lui propose gentiment de reserver pour lui son prochain logement, autant dire que cela laisse peu de place a l’aventure. Nous trouvons cela un peu trop organise et calcule par des as du marketing pour etre vraiment honnete mais nous n’avons pas vraiment le choix, tres peu d’hotels independants existant encore. Nous decouvrons en confiant nos reservations au jeune receptionniste la definition de la (fausse ?) cordialite a la neo zelandaise. Extrait du dialogue : "Bonjour, c’est Kevin au YHA de Queenstown, aurais tu une chambre double dispo pour le 15 mars ?" / "Super, tu as une chambre. Genial avec salle de bain privee. Fantastique avec un grand lit. Et combien elle coute ?" / "60$, merveilleux ! Ce serait extraordinaire que tu me la reserves mon pote ?" / "C’est vraiment trop super cool, merci beaucoup" (en V.O., ponctuer le dialogue a votre choix de great, wonderful, super, blimey, good, et autres excellent). Nous avions deja du mal a nous habituer a etre appeles "love" ou "honey" par les serveuses de restaurant ou les vendeuses (imaginez en France : "et pour vous mon cheri, ce sera une pizza 3 fromages ?") mais la cela bat tous les records dans le registre "youpi la vie est belle". Serait ce le temps souvent morose qui oblige ainsi les neo zelandais a en faire un peu trop pour tenter de se rechauffer le coeur ?

Nous profitons du beau temps revenu pour partir nous promener au bord du lac auquel la ville doit sa celebrite. Nous n’avions rien vu la derniere fois du paysage cense etre superbe et comptons bien nous rattraper. Pourtant, meme si les montagnes possedent bien les sommets aceres auxquels on s’attendait et meme si l’eau du lac est toujours aussi bleue (et le ciel aussi), nous avons du mal a etre vraiment emerveilles. Oui, c’est joli mais bon, comment dire... rien d’extraordinaire non plus, d’autant que les rives sont construites et les voitures pas loin. Je ne voudrais pas paraitre chauvine mais tout cela me rappelle finalement etrangement le lac d’Annecy (sans les canaux et les belles maisons de la vieille ville) et je ne trouve pas qu’il y ait de quoi en faire tout un plat. Peut etre attendions nous trop de ce pays, a force d’entendre un peu partout qu’on y trouve des paysages extraordinaires qui n’existent nulle part ailleurs, mais nous ne pouvons nous empecher d’etre un peu decus. Les paysages sont beaux mais une fois de plus nous pensons a nos Alpes bien francaises (ou suisses ou italiennes, ne fachons personne) et trouvons que la reputation de la Nouvelle Zelande est un peu surfaite, les paysages europeens etant au moins largement aussi impressionnants. Serait ce du snobisme (ou les effets de la mode) de venir admirer a 20 000 km ce que l’on pourrait trouver chez soi ?

Messages

  • Je pense que c’est aussi l’accumulation de découvertes tout au long du périple qui vous rend peut être blasé. La Nouvelle-Zélande est un des écosystèmes les plus beaux, variés et protégés ! Certes certains paysages ressemblent à s’y méprendre à certains d’Europe mais là où il faut une dizaine de pays du monde pour découvrir toute cette diversité, la Nouvelle-Zélande possède tous ces paysages en un seul et unique pays.
    Je ne pense pas qu’un autre pays puisse se targuer d’avoir des plaines à l’irlandaise, des montagnes à la française, des fjords à la scandinaves, des plages de sables fins, des geysers et sites géothermique, des lacs aussi turquoise et transparents, des glaciers etc....
    Dommage que vous n’ayez pas autant profité que nous mais la saison n’était pas des meilleures.