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24h chrono pour le soleil

Vendredi 13 Juillet, Buzios

Après avoir profité d’Internet pas cher et d’un dernier snack d’empanadas, nous retournons chercher nos sacs à l’hôtel et partons à la gare routière. Notre bus se met en route à 13h précises pour un trajet de 22h qui doit nous mener jusqu’à Rio au Brésil. Nous ne regrettons pas notre choix puisque nous partons une fois de plus sous la pluie battante. Nous avons découvert en surfant sur Internet que l’Argentine faisait face en ce moment à une vague de froid sans précédent, il a même neigé à Buenos Aires, du jamais vu depuis 1918 ! Quand à Salta où nous profitions il y a quelques jours encore de températures agréables aux terrasses des cafés, il n’y fait plus que quelques degrés et les habitants grelottent. Nous comprenons mieux maintenant pourquoi nous nous gelons depuis deux jours dans une région réputée pour son climat tropical.

Notre bus est à la hauteur de nos espérances et du prix du billet : les sièges sont ultra larges et très confortables, nous devrions bien dormir cette nuit. Les formalités à la frontière sont vite expédiées : c’est le passage de frontière le plus cool que nous ayons expérimenté, les douaniers sont souriants et plaisantent même avec nous au lieu d’afficher un air revêche pour décourager les éventuels resquilleurs comme c’est le cas d’habitude. Nous reprenons notre longue route et passons l’après midi tranquillement à lire et contempler le paysage. Le soir est l’occasion de goûter notre premier self service au kilo, une spécialité brésilienne. Il s’agit d’un immense buffet où l’on se sert à volonté avant de faire peser son assiette à la fin : le prix payé est fonction du poids de l’assiette. Nous sommes tout heureux de retrouver un large choix de salades après le régime viande - patates frites argentin, décidément le voyage au Brésil démarre sous de bons augures.

Après avoir regardé Babel en espagnol sous titré anglais sur la télé du bus, nous passons une nuit plutôt tranquille dans nos sièges confortables et avons la suprise de nous réveiller ce matin dans un paysage tropical où le soleil perce à travers les nuages. Nous sommes tout étonnés de retrouver de larges autoroutes ultra modernes et des voitures rutilantes après les semaines passées dans les régions reculées de la Bolivie et de l’Argentine. Cette modernité semble cependant n’être qu’une facette du Brésil puisque les panneaux publicitaires géants et les centres commerciaux tout neufs s’estompent régulièrement pour laisser la place à la campagne où nous apercevons des charrettes tirées par des chevaux ou des paysans labourant leurs champs avec une charrue et des boeufs. Les habitations deviennent plus denses, les autoroutes se croisent et s’entrecroisent, nous voici déjà arrivés à Rio où nous traversons des banlieues semblant n’en plus finir avant de gagner l’immense gare routière. Pas moyen de jeter un oeil sur le Christ Rédempteur ou les plages qui me font tant rêver, pour l’instant ce ne sont qu’immeubles gris et rues animées, tant pis pour le glamour.

Il est 10h30 mais le voyage n’est pas fini : nous poursuivons nos 24h de route par un dernier trajet pour gagner la plage. Et oui, Rio ce sera pour après d’autant que les jeux panaméricains commencent très bientôt. Nous n’en avions jamais entendu parler avant ces derniers jours mais c’est apparemment un événement marquant ici, tous les hôtels sont pleins et les tarifs grimpent en flèche, bref mieux vaut repousser la visite de la ville à plus tard. Nous attrapons de justesse un bus pour Buzios après nous être régalés de sortes de boules de pain au fromage en guise de déjeuner express. Nous complétons le pique nique lors de la rituelle pause marquée par le bus dans un autre centre commercial flambant neuf. Incroyable, devant nous se dresse une boutique vendant... du fromage ! Nous ne résistons pas malgré les prix résolument destinés à une clientèle fortunée et nous offrons un petit mais délicieux morceau d’un fromage local. Il est 15h, nous arrivons enfin à destination après près de 26h de trajet... nous n’aurions pas pensé être capables de passer autant de temps dans un bus mais finalement on s’habitue à tout. Le soleil brille dans un beau ciel bleu, les hôtels sympathiques abondent et nous trouvons une grande chambre pour un prix raisonnable : mon moral un peu éprouvé par ces dernières journées pluvieuses remonte aussitôt en flèche. Une petite promenade dans cette jolie station balnéaire confirme notre première impression. Cela fait tout drôle de retrouver une ambiance de vacances et de plage à la mode après les rigueurs de l’altiplano et le confort frugal de la Bolivie. Au programme demain : la plage.

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