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Moais et maillots de bain

Mercredi 4 Avril, Hanga Roa

Nous reprenons la route le long de l’ocean jusqu’a l’ahu Tongariki. Nous l’avions admire hier de loin depuis le sommet du Rano Raraku, avec ses 15 Moais parfaitement alignes se detachant sur les brumes de l’ocean. Nous voila maintenant au pied de cet impressionnant ahu ou les gigantesques statues tournent une fois de plus le dos a l’ocean pourtant tout proche. En les regardant de plus pres, nous nous rendons compte que les Moais sont tous differents, certains un peu plus grands ou gros que les autres, les traits du visage distincts. Le travail que represente chacune de ces statues est decidement impressionnnant. Ce site offre aussi une belle vue sur le cratere du Rano Raraku avec sa breche sur un cote qui lui donne un air mysterieux. Ce volcan en partie ecroule ressemble tout a fait a ceux que l’on peut voir dans les bandes dessinees ou sur les cartes au tresor et s’accorde bien avec cette ile pleine de mystere. Un enorme Moai ecroule est couche dans la plaine menant au volcan. Par un etrange phenomene d’optique, si on le regarde depuis un certain point, la courbe de son corps suit precisement celle du cratere, au point que c’en est troublant. Les chevaux qui gambadent dans la plaine, entre Moais et volcans, ajoutent a la beaute du paysage.

Nous filons ensuite un peu plus loin, explorant la derniere portion de cote que nous ne connaissions pas encore. Nous atteignons la surprenante plage d’Anakena. On ne s’attend pas a trouver sur un bout de caillou comme l’ile de Paques une plage telle que celle-ci avec tous les ingredients du reve tropical : sable fin parfaitement blanc, palmiers (quasi les seuls de l’ile) et jolie baie ou l’ocean semble plus calme. Nous comprenons pourquoi le village etait si desert dimanche, tous ses habitants etaient partis profiter de cette superbe plage. Le plus etonnant est la presence d’un groupe de Moais qui dominent le croissant de sable ou se font dorer les baigneurs. Eux aussi jetes a terre puis restaures, ils ont la particularite d’etre beaucoup mieux preserves que leurs congeneres, le sable fin ayant amorti leur chute et preserve la pierre des intemperies. Pour la premiere fois, nous distinguons ces statues presque comme elles devaient etre du temps de l’apogee de Rapa Nui. Les traits de leur visage sont etonnamment fins et expressifs et tous sont differents, comme si les statues etaient vraiment les portraits d’ancetres disparus.

Nous pique niquons dans ce cadre superbe, avec au choix vue sur les Moais ou sur l’ocean, les deux plutot agreables a regarder. Malheureusement il fait toujours aussi chaud et nous nous battons pour tenter de rester a l’ombre sous le feuillage trop clairseme des palmiers. Craignant les coups de soleil, nous finissons par abandonner notre position, preferant rentrer a l’hotel au frais et nous promettant de revenir profiter encore de ce cadre enchanteur. Nous ne ressortons qu’en fin d’apres midi, tels de vrais habitants des tropiques, pour retourner au volcan qui nous avait enchante le premier jour, le Rano Kau. La montee en voiture est tout de suite moins fatigante qu’a pied mais l’effet de surprise a la decouverte du cratere est aussi moins fort. Neanmoins, le spectacle de ces dizaines de petits lacs tapis au fond du cratere est toujours aussi magnifique. Sous la lumiere en train de disparaitre, ils prennent des couleurs sombres, bleu nuit ou presque noir, qui tranchent avec l’herbe doree des alentours. La vue sur notre petit bout d’ile au soleil couchant est elle aussi grandiose et nous ne regrettons pas d’etre a nouveau montes jusqu’ici. Nous avons une fois de plus le site quasi pour nous tous seuls, ce n’est plus l’heure des bus de touristes. Decidement, nous n’avons pas envie de quitter deja cette ile dans quelques jours et ne regrettons pas une seconde d’y avoir consacre un long sejour.

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