Promenades dans le desert

Nous saisissons le pretexte d’une visite au pukara (village indien fortifie) pour decouvrir un peu les environs du village et faire connaissance avec le desert qui l’entoure. La petite rue de terre que nous suivons devient route, mais toujours de terre, et serpente agreablement dans les rares champs qui bordent le village a la faveur de l’irrigation. La promenade est agreable et nous admirons les superbes paysages, avec de beaux contrastes entre le desert sableux marron et la vegetation bien verte. Au loin, les silhouettes coniques des volcans montent la garde, dominees par le plus haut d’entre eux, le Licancabur. Nous arrivons au pukara et entamons une bonne grimpette a l’assaut de la forteresse. Les vestiges sont bien restaures et l’ensemble donne une bonne idee de ce que devait etre le village avec ses maisons aux murs en pierre. La situation est strategique puisque la colline ou nous nous trouvons domine toute la plaine environnante. Pour les touristes comme nous, c’est l’occasion de jolies photos, pour les indiens ce fut le moyen de resister pendant des annees a l’envahisseur espagnol. Ils en payerent finalement le prix puisqu’ils furent massacres sans pitie par les conquistadors, leur chef decapite a titre d’exemple. Le paysage qui nous entoure est irreel : partout la poussiere ocre du desert a part une petiit nappe de verdure formee par le village et son oasis et toujours au loin la silhouette impressionnante des volcans geants. Je suis vraiment impressionnee par ce petit village et bien contente de decouvrir un endroit pareil.

Nous consacrons une petite partie de l’apres midi a l’organisation des prochains jours. Les environs de San Pedro regorgent de merveilles naturelles, lagunes, salar et autres geysers, impossibles a visiter par nos propres moyens et pour lesquels nous devons recourir au service d’une agence de voyage. Ce n’est pas ce qui manque ici, les agences sont presque aussi nombreuses que les restaurants, ce qui n’est pas peu dire. Le probleme est qu’elles semblent toutes proposer a peu pres la meme chose, aux memes horaires et aux memes prix. N’etant pas de grand amateurs des tours organises, nous n’avons pas le courage d’aller nous faire baratiner plusieurs fois par les vendeurs pour savoir ce que cachent vraiment leurs programmes si attractifs. Nous nous contentons de comparer deux agences et choisissons la seconde, plus chere mais qui nous parait plus fiable. L’excursion que nous voulions faire n’est pas disponible a la date qui nous arrange et nous chamboulons deja notre programme fraichement etabli. Nous partirons des demain a 4h du matin a la decouverte des geysers du Tatio, ce qui m’ennuie un peu car ils sont a une altitude elevee et j’aurais prefere les garder pour la fin, le temps d’etre acclimates. Tant pis, a un ou deux jours pres cela ne doit pas changer grand chose, reste a esperer que nous ne souffrirons pas trop de l’altitude. J’ai garde un mauvais souvenir de la migraine et des nausees ressenties il y a deux ans quand nous etions montes aux salines et ne tiens pas a renouveler l’experience.

Nous commencons a compter et recompter notre argent car, malgre ce qui est indique sur notre plan, nous n’avons trouve aucun distributeur acceptant notre carte bancaire dans le village. Nos reserves s’epuisent vite surtout que nous avons betement paye en liquide nos excursions, n’ayant pas pense a ce probleme. Je n’ai aucune envie de partir d’ici, adorant deja l’endroit, mais nous risquons fort d’etre bientot chasses par des contraintes financieres si nous ne trouvons pas de solution bientot. En attendant, munis de delicieux gateaux fort opportunement achetes dans une patisserie du village, nous retournons jusqu’a la colline voisine admirer la magnifique vue sur les volcans. Decidement, nous ne nous en lassons pas ! Ce soir, c’est diner leger de rigueur en prevision des hautes altitudes de demain et coucher tot en prevision cette fois de l’heure indue de notre reveil demain. Qui a dit que nous etions en vacances ?