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Singapour à pile ou face

Mercredi 23 Aout 2006

Singapour est une ville aux deux visages.

Côté face, l’aspect que veut lui donner le gouvernement : une ville moderne, prospère, en plein développement et à l’économie florissante. Ce sont les grands buildings de verre du quartier des affaires, le métro flambant neuf et rutilant, aux sols si propres que l’on pourrait manger par terre. Manger par terre, oui, mais pas n’importe quoi ! Le durian, fruit typique de l’Asie du Sud Est, à l’air de gros ballon de foot recouvert de piquants, y est par exemple interdit sous peine d’amende. Il faut dire que son odeur caractéristique, à mi chemin entre l’échalote et le vieux fromage pourri n’est pas des plus agréables. La ville moderne, c’est aussi ces vieux quartiers qui sont détruits les uns après les autres, faisant ainsi disparaitre l’histoire de la ville, pour laisser place à des immeubles modernes en béton aux allures de HLM. 

Les facades un peu trop bien lechees du vieux Chinatown

Heureusement, le gouvernement, voyant fuir les touristes en même temps que le patrimoine de la ville, a réagi en préservant certains quartiers avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi, les vieilles maisons de Chinatown, entrepôts, sièges de clubs ou ateliers de tailleurs, ont été préservées et rénovées. Tout y est un peu trop léché, repeint de frais et bien propre mais le charme opère quand même.

Interdit au durian

Singapour-la-moderne est aussi la ville des amendes : interdit de cracher par terre, de jeter des papiers, de traverser en dehors des clous (aie, il va falloir être attentifs) ou de mâcher du chewing gum face a un fonctionnaire (!).

Heureusement, derrière cette façade rutilante et un peu fausse, la vraie âme de l’Asie pointe son nez. Arrivés à l’hôtel vers 20h mardi soir après un long voyage, nous n’avons pas le courage de retourner au centre ville. Ça tombe bien, la gérante de l’hôtel nous a indiqué qu’un centre commercial se trouvait à quelques pas, nous y trouverons bien un sandwich ! Nous nous rendons donc à ce fameux "centre commercial" et là nous arrivons dans un autre monde. Il s’agit en fait d’un immense marché, agrémenté de boutiques et restaurants et d’un grand "food court". Les "food court" sont des structures en dur, sortes de grandes halles en béton avec de petits stands où le gouvernement, soucieux d’hygiène et surtout de respectabilité a rassemblé les marchands de nourriture ambulants, ces "hawkers" (roulottes en anglais) qui s’installaient autrefois dans les rues pour vendre de la nourriture aux passants. Cote marché, ce sont des étalages entiers de tout ce que l’Asie produit pour les consommateurs européens (et les siens) à des prix défiant toute concurrence : chaussettes par lots de 10, T shirt "Diesel" (mouais), chaussures a la pelle, babioleries Hello Kitty, jouets, produits de beauté, quincaillerie, couteaux, cuvettes en plastique, etc, etc. Cote alimentation, un vieux Chinois armé d’une grande poêle fait des omelettes géantes : d’après le panneau, il s’agit en fait de "fried oysters with eggs", huitres frites avec des oeufs ? Et puis des dizaines de stands aux enseignes en néon affichent des spécialités plus ou moins inconnues : soupes étranges, boulettes de poisson, bâtons en bambou contenant du poisson grillé, viandes et fruits de mer non identifiés, "animaux" laqués (le canard je l’ai reconnu, mais le reste ?). Les photos et les traductions anglaises ne nous aident pas vraiment ! Pour le 1er soir, on va faire simple : nous nous contenterons de brochettes et de boulettes de légumes, on verra plus tard pour les expériences culinaires. Attablés à des petites table avec les plateaux emportés des différents stands, des vieux Chinois, des familles de malais, de jeunes couples ou des groupes d’amis se régalent de bons petits plats agrémentés d’un jus de canne a sucre (miam, ça nous avons testé) ou de fruits fraichement pressés. Et ici, bien sûr, le durian a droit de cité (et on le sent de loin !).

Voici le coupable !


La vraie âme de la ville, nous la trouvons aussi le lendemain en flânant dans le vieux Chinatown et en allant un peu plus loin que les quelques rues préservées pour les touristes. Au détour d’une rue, nous tombons par hasard sur une petite place où de vieux chinois assis sur des bancs sous les quelques arbres encore debouts sont complètement absorbés par leur partie de Mah Jong. Pas une femme ou un non chinois en vue ! Nous flânons aussi avec délices dans un immense centre commercial dont les 3 étages abritent des petites boutiques qui nous réjouissent : salons de massage des pieds, voire de redynamisation par l’électrolyse (dans ces derniers, les clients font tremper leurs pieds dans des bassines à l’eau douteuse armées d’électrodes !), agences de voyage par dizaines, échoppes de bric à brac où s’entasse un fatras pas possible, grands magasins à coté desquels notre Tati a l’air d’une petite boutique aux prix exorbitants et enfin, notre but, vendeurs d’appareils électroniques présentant un assortiment complet d’appareils et d’accessoires sur lesquels aucun prix n’est indiqué. Je me demande un instant pourquoi avant de comprendre : le prix dépend de la tête du client et de l’humeur du vendeur. Après avoir étudié quelques prix, je me lance avec succès dans mon premier marchandage et emporte la carte mémoire convoitée pour mon appareil photo !
Nous visitons également un musée (c’est le début du voyage, nous sommes encore motivés), consacré à l’histoire de Chinatown et reconstituant dans d’anciennes maisons des scènes de la vie des immigrants chinois au début du 20e siècle. C’est passionnant et nous imaginons un peu mieux ce qu’était encore le quartier il y a quelques dizaines d’années.

Pour nous remettre de nos émotions (et nous reposer de la chaleur épuisante), nous concluons cette journée par un excellent repas indien dans un restaurant plutôt chic et totalement hors budget (aie). Bizarrement, après tant d’exotisme, nous avons presque l’impression d’être revenus chez nous dans notre "cantine" indienne de Toulouse !

Messages

  • Waouhhhh, vous me faites trop rêver ! Bravo pour votre site et les superbes commentaires/images, vive Internet, et toute la techno qui vous permet de nous faire partager votre périple. J’ai décroché 1/2 heure, pour Singapour, entre 2 dossiers, bref, un vrai bonheur ! Faites moi sortir du sanitaire autant que vous le pourrez, j’attends avec impatience le carnet de route Malaisien/Iles.
    Bisous et à très bientôt !
    Martine

    • Merci merci merci !
      On va essayer de continuer a tenir le rythme... c’est beaucoup de boulot pour mettre a jour le site mais c’est aussi un vrai plaisir de partager tout ce que l’on voit avec vous (enfin, on essaye de notre mieux !).
      A bientot.
      PS : et deux nouveaux articles en ligne, pile poil a temps pour se distraire un peu le lundi matin quand la semaine s’annonce difficile !!! Vous avez vu, on pense a vous, hein.

  • mm
    ça donne faim tout ça...
    beh oui, tu nous parles presque plus de ce qu’il y a manger que de ce qu’il y a à voir !
    ramène nous un durian !