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Improvisons sous la pluie

Lundi 16 Juillet, Paraty

Le réveil sonne tôt ce matin puisque nous voulons attraper le bus de 7h pour Rio, où nous espérons enchaîner directement avec une correspondance pour Belo Horizonte, notre étape suivante. La gérante de l’hôtel qui nous voit partir semble désolée pour nous de ce lever à une heure indécente. Elle est d’autant plus choquée que nous partons le ventre vide et elle tente avec insistance de nous convaincre de prendre rapidement le cafe da manha (café du matin), ce joli nom brésilien pour le petit déjeuner sans lequel il semble impossible ici de passer une bonne journée. Nous filons malgré tout pour la gare routière et attrapons notre bus plein de citadins venus passer le week end à la plage et repartant en ville travailler. Trois heures plus tard nous sommes à Rio et les ennuis commencent : tous les bus pour Belo Horizonte sont pleins, le premier libre est à 16h, ce qui nous ferait arriver en pleine nuit dans une ville inconnue, bof bof. Nous ne pouvons pas non plus faire étape à Rio ce soir, les Jeux Panaméricains qui se déroulent en ce moment dans la ville ayant multiplié par 3 le prix des hôtels qui de toute manière sont tous complets depuis des mois. Bref, l’organisation de notre programme qui avait déjà été mise à mal par la découverte de l’existence de ces jeux (honte à nous, nous l’ignorions !) est de nouveau chamboulée.

Après quelques minutes de discussion et de tergiversations en tout genre, aucune solution ne nous satisfaisant vraiment, nous finissons par décider de partir pour Paraty, petite ville sur la côte au sud de Rio. Nous trouvons des places dans un bus partant à midi et avons juste le temps d’acheter de quoi grignoter avant de repartir. Le temps déjà maussade tourne à la franche pluie et mon humeur devient tout aussi maussade. Les paysages ici sont censés être magnifiques et les plages de Paraty superbes mais sous la pluie c’est tout de suite moins drôle. Je maudis en vrac les événements sportifs, les bus trop pleins et la météo et l’arrivée en milieu d’après midi dans une gare routière d’une ville inconnue sous une pluie battante n’améliore pas mon moral. Heureusement Thibaut est resté de bonne humeur, il faut dire que contrairement à moi il adore se promener sous la pluie, ça tombe bien il va falloir que nous trouvions un hôtel pour ce soir.

Nous n’avons plus de parapluie depuis que celui acheté à trois sous dans une rue de Malaisie lors d’un orage de mousson nous a lâchés après plusieurs mois de bons et loyaux services et c’est donc munis de nos vestes imperméables, de nos couvre-sacs et rasant les murs que nous partons à la recherche d’un logement. Les premiers hôtels visités ne sont pas terribles, achevant de me désespérer, mais heureusement nous tombons par hasard sur la perle rare qui va me remonter le moral. Le Coco Verde est une jolie bâtisse blanche et verte, à l’architecture coloniale typique de cette région du Brésil, et abrite de grandes chambres immaculées toutes neuves où nous nous réfugions avec plaisir.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous sortons découvrir la ville à la faveur d’une éclaircie et parcourons avec plaisir ses jolies ruelles pavées bordées de maisons typiques. Nous nous régalons de pâtisseries à la noix de coco achetées à la charrette d’un vendeur ambulant et flânons d’une rue à l’autre en regardant les vitrines des magasins de souvenirs. Un bon dîner de bobo de camarao, spécialité brésilienne archi copieuse à base de crevettes cuisinées en sauce, achèvera de nous réconforter. Il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts pour que le soleil revienne nous voir demain.