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Dure descente
Jeudi 30 Novembre, Dali
Nous decidons a regret de quitter Zhongdian pour redescendre dans la vallee. Nous aurions bien continue encore plus au nord en direction du Tibet mais vu le froid qui regne deja ici, je pense que ce ne serait pas raisonnable. Tant pis, nous reviendrons, cette region m’a vraiment donne envie de flaner dans les montages et de decouvrir le Tibet. Nous nous rendons a la gare routiere, sorte de terrain vague poussiereux ou s’alignent les bus et ou, ca tombe bien, un minibus part dans une dizaine de minutes pour Dali. Cette ville, situee un peu plus au sud que Lijiang, sera notre derniere etape dans le Yunnan des montagnes avant le voyage vers les tropiques et le Laos. Nous nous installons dans un vieux minibus a l’aspect plutot delabre mais qui, a notre grand soulagement, possede des sieges relativement confortables. Le seul probleme est qu’il n’y a aucun chauffage et qu’il y fait donc la meme temperature que dehors... c’est a dire vraiment pas beaucoup. Nous nous tenons roules en boule sous nos polaires et vestes, esperant que l’atmosphere se rechauffera un peu quand nous roulerons. Nous partons enfin mais bizarrement dans la mauvaise direction. Le chauffeur a apparemment decide que son bus n’etait pas assez rempli et s’offre un tour complet de la ville en quete d’eventuels passagers. Toujours aussi geles, nous stationnons de longues minutes sur un parking desert au milieu de nulle part pendant que quelques caisses sont hissees sur le toit. Un peu plus loin, ce sont quelques passagers et leurs ballots que nous chargeons en route. Bizarrement, les gens d’ici semblent savoir anticiper le trajet pourtant erratique du bus puisque de nombreux candidats au voyage attendent sur le bas cote. Est ce le fatalisme asiatique qui consiste a attendre une duree indeterminee en esperant qu’un moyen de transport finira bien par se presenter ou y-a-t’il une sorte d’itineraire et d’horaire fixes pour ces detours qui nous semblent etre le fruit du hasard ? Une demi heure plus tard, nous partons enfin dans le bon sens et c’est le moment que choisissent plusieurs passagers pour allumer tranquillement une cigarette. Argh, nous sommes deja entasses a vingt dans un minibus minuscule et glace et il va falloir supporter en plus la fumee pendant les 8 ou 9 heures de trajet ! Resignee, je n’ai plus qu’a ouvrir grand ma fenetre malgre le froid, histoire de beneficier quand meme d’un peu d’air pur (c’est bien le comble a 3000m d’altitude et au milieu des montagnes).
Le trajet n’est pas de tout repos entre la fumee, le froid, l’inconfort general et surtout les detours et arrets incessants du bus. Il semblerait que nous ayons trouve a notre coeur defendant un cousin tibetain des bemos balinais. Ainsi, notre bus s’arrete sans raison apparente sur le cote de la route, posant un passager que nous attendons pendant qu’il part se livrer a une tache mysterieuse puis qui remonte... pour descendre du bus 10 minutes plus tard afin de passer un coup de fil sur son portable avant de reprendre definitivement sa place. Cela met a rude epreuve ma patience pourtant entrainee apres ces quelques mois en Asie, tandis que les autres passagers restent totalement stoiques, habitues a ce genre de trajet.
Vers 16h30, nous arrivons enfin et avons quand meme la bonne surprise de nous faire deposer directement a Dali et non dans la ville nouvelle situee un peu plus loin qui est normalement la destination de notre bus. Ouf, cela va nous eviter un trajet en bus supplementaire apres plus de 7 heures passees dans celui-ci ! Nous descendons du bus sur une sorte de parking a la peripherie de la ville et nous faisons litteralement sauter dessus par une armee de rabatteurs voulant nous vendre un trajet en taxi. Je peux a peine recuperer mon sac tellement tous me collent, me demandant le nom de notre hotel et proposant de nous y conduire. C’est la premiere fois que nous voyons ce genre de comportement en Chine et nous en avions un peu perdu l’habitude. Fatigues par notre long trajet et par cet accueil pour le moins brutal, nous envoyons promener tout ce petit monde et partons stoiquement a pied. Nous ne savons pas vraiment ou nous sommes mais un bus de ville vient rapidement nous tirer de notre embarras en nous permettant de rejoindre le centre. Arrives dans la vieille ville, la bataille recommence : a peine sortons nous notre guide pour savoir ou aller que des rabatteurs nous entourent, cette fois pour nous tendre la carte de visite de l’hotel qu’ils representent. Malgre nos refus et notre depart, ils nous suivent sur des centaines de metres, repetant leur publicite pour leur hotel et voulant presque nous y conduire de force. Thibaut commence a etre exaspere et heureusement, apres quelques allers retours infructueux, nous trouvons enfin un hotel agreable ou nous poser (et que nous avons choisi librement !). Dali est reputee pour etre une destination tres touristique mais quand meme, c’est bien la premiere fois en Chine que nous sommes assaillis de la sorte. Debarrasses de nos sacs qui nous designaient comme victimes potentielles des harceleurs, nous ressortons faire un tour et diner, esperant pouvoir apprecier la ville un peu plus librement car cette premiere impression n’etait pas vraiment convaincante.
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