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2000 et quelques Bouddhas

Jeudi 4 Janvier, Vientiane / Pakse

Maintenant que nous en avons fini avec les corvees, nous pouvons enfin profiter de notre temps pour visiter pleinement la ville. Notre bus de nuit enfin reserve n part qu’a 19h ce soir et, equipes de velos vite loues maintenant que nous savons ou aller, nous sommes pares pour poursuivre notre programme de visites. Celui-ci commence par un des symboles de la ville, tellement celebre qu’il fait meme la couverture de notre guide Lonely Planet sur le Laos, le Pa That Luang. Cet enorme stupa dore brille de mille feux sous le soleil eclatant et c’est vrai que sa sillhouette se detache joliment sur le ciel bleu. A part ca, rien d’extraordinaire, l’oeuvre vaut plus pour son clinquant que pour son architecture. Il lui manque aussi la vie qui anime les autres temples, parcourus par les jeunes moines et les fideles venus se recueillir. Ici, les tuks tuks alignes en rang devant l’entree attendent bien sagement leurs touristes et, une fois paye le droit d’entree, nous parcourons entre touriste le temple et ses alentours. Nous ne pouvons pas monter jusqu’au sommet du stupa et nous contentons de la plate forme intermediaire qui nous donne l’occasion d’admirer de plus pres cette immensite doree.

Il est temps de reprendre des forces apres cette promenade sous la chaleur etouffante et, pour notre dernier jour ici, nous profitons encore une fois des petits bonheurs de Vientiane. Tout d’abord ce sera un bon jus de fruit frais en terrasse d’un des nombreux kiosques de la ville. Ces derniers presentent un superbe etalage de tous les fruits exotiques ou non possibles et, pour quelques milliers de kips (moins d’un euro !) vous mixent a la demande le jus de fruits de vos reves. Apres cette pause rafraichissante, il est l’heure de dejeuner, ca tombe bien, il reste encore un restaurant francais dont la description dans le guide me faisait rever et que nous n’avons pas essaye. Le Silapa ne nous decoit pas, nous retrouvons une delicieuse cuisine francaise dans un cadre frais et agreable.

L’apres midi, nous arrivons enfin au Wat Si Saket aux bons horaires. C’est la 3e fois que nous avons des velleites d’aller visiter ce temple mais ses heures d’ouverture restreintes ne sont decidement pas compatibles avec notre rythme. Cette fois c’est la bonne et nous penetrons enfin dans l’enceinte du temple. Cela valait la peine d’etre patients car le spectacle qui nous attend est extraordinaire. Le temple proprement dit est borde par un cloitre sur ses 4 cotes et ce dernier contient des milliers de statuettes de Bouddhas, toutes identiques, nichees dans de petites alcoves creusees dans ses murs. D’autres statues de Bouddha, plus grosses, sont posees a intervalles reguliers tout le long du cloitre et le spectacle est impressionnant. Je suis etonnee que ces statues ne soient pas plus protegees. On se promene librement parmi elles et pas un gardien ne surveille que les touristes ne touchent pas ces Bouddhas si anciens ou ne partent pas avec une statuette dans la poche. Le manque de moyens financiers se fait aussi cruellement sentir quand je decouvre la reserve de Bouddhas, triste entassement de dizaines de statues empilees les unes sur les autres derriere une grille. Ce sont les Bouddhas eclopes des differents temples de la ville, statues de bois ou de pierre cassees, de metal fondu par des bombes ou tout simplement vandalises par les invasions successives. Faute d’argent et d’endroit approprie, ces statues sont juste posees la et attendent des jours meilleurs ou peut etre on s’occupera d’elles. Meme le temple principal, pourtant un des plus celebres de la ville, tombe en ruine faute d’entretiens. Des photos prises il y a quelques annees montrent l’effacement progressif des fresques peintes sur les murs et ruinees par l’humidite et l’effritement. L’interieur est malgre tout superbe, plafond a caissons, encadrement de fenetres sculptes et surtout, comme dans le cloitre, des milliers de statuettes de Bouddha dans leurs niches. Le mur est constelle d’alcoves toutes identiques abritant chacune une statuette identique elle aussi et l’impression en est vraiment etrange. Nous quittons ce temple enchantes de notre visite et j’espere que le fonds procures par le tourisme permettront de l’entretenir un peu mieux.

Nous sommes un peu inquiets de ce qui nous attend pour le long trajet de cette nuit. Tout d’abord, un saongthew effectue le ramassage des touristes en faisant le tour des differents hotels de la ville et emmene tout ce petit monde a la gare routiere. Ce n’est pas celle que nous avions visitee mais une autre encore plus loin, pas etonnant que nous n’ayons pas reussi a obtenir les renseignements souhaites. Sur le parking, des dizaines de touristes attendent sagement d’embarquer dans un bus, pas un seul laotien a l’horizon. Ce n’est manifestement pas un bus de ligne regulier que nous prenons et nous comprenons pourquoi en voyant l’engin. Ce bus n’a absolument rien a voir avec ses cousins miteux et defonces qui font l’ordinaire des transports au Laos. Flambant neuf et decore de peintures de sirenes rose et bleu turquoise, il comporte deux etages et les sieges sont enormes et confortables. Chic alors, il semblerait que nous allions pouvoir dormir ce soir ! Une hotesse verifie que nous sommes tous bien installes et nous distribue meme un diner et des bonbons. Et bien, que de confort, de temps en temps cela vaut le coup de sacrifier la couleur locale pour retrouver de telles conditions de voyage, meme si cela fait un peu ghetto pour voyageurs fortunes. Nous ne tardons pas a nous endormir, berces par le vent qui souffle en tempete dehors.

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